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Thème
Grâce à une donation d'un ensemble exceptionnel de vingt-et-une œuvres de la Fondation Karel Appel, le Musée d'Art moderne de la ville de Paris organise jusqu'au 20 août une rétrospective majeure de l'artiste néerlandais Karel Appel retraçant l'ensemble de sa carrière des années CoBra jusqu'à sa mort en 2006.
Karel Appel, artiste grand voyageur, passa la plus grande partie de sa vie en France. Son nom est indissociable du mouvement créé à Paris en 1948 (et dissout en 1951) : CoBra, nom en référence aux capitales des pays d'origine des artistes fondateurs (Copenhague, Bruxelles et Amsterdam). Ce groupe prônent un art dépassant les académismes de l'époque s'inspirant des formes naïves et primitives de l'Art.
L'artiste a produit un nombre considérable d’œuvres, passant de la peinture à la sculpture et la céramique, et a privilégié un art brut spontané et expérimental libéré des conventions, avec une force gestuelle, une expressivité et une profusion de couleurs.
Points forts
"L'art est une fête", l'exposition mérite bien son titre et s'ouvre sur une installation de sculptures totems composant un ensemble de têtes d’âne bleues en papier mâché, qui nous accueillent en riant à pleines dents.
La période CoBra, en réaction à l'art abstrait, nous plonge dans un art spontané et ludique à l'image de dessins d'enfants, de l'art populaire et de l'esthétique primitiviste que l'on retrouve dans la première salle d'exposition.
Cette recherche de l'artiste du côté de l'enfance se retrouve, de nouveau, plus tard, en 1978, dans une salle dédiée à une série de sculptures multicolores d'animaux, baptisée "Le cirque".
Puis après la dissolution du groupe CoBra en 1951, Appel réalise une peinture colorée incroyablement généreuse faite au tube et au couteau dans une gestualité expressive incroyable. Il développe également avec la même énergie la céramique, le modelage et des sculptures faites d'objets trouvés recouverts de couleurs vives.
Ne pas manquer de regarder un extrait de six minutes du film où l'on voit Karel Appel réaliser sur une musique composée avec Dizzy Gillepsie la peinture Archaic Life dans un corps-à-corps avec la toile, qui illustre le caractère spontané et la rapidité d'exécution. Ce film illustre parfaitement le caractère véhément d'une peinture expressionniste abstraite en opposition avec le caractère raisonné de l'abstraction géométrique.
Dans la salle suivante, Appel, vivant entre Paris et New York, s'ouvre à de nouveaux thèmes: le Nu plus réaliste et les paysages archaïques dans un style quasi abstrait avec des formats plus importants.
Tout au long de cette exposition, Karel Appel nous montre un artiste expérimentant sans cesse les matériaux les plus divers, les assemblages les plus surprenants (notamment avec des installations inspirées du monde du cirque et du carnaval) ou bien ses tableaux combinant Objets en plastique et peintures aux couleurs pop.
Dans la dernière salle, ne pas manquer une immense fresque, "Les décapités", de 1982, inspirée de sa rencontre à New York avec le peintre américain Basquiat.
A la fin de sa vie, il expérimente des peintures en noir et blanc, à la composition plus épurée, évoquant l'angoisse de l'homme dans l'univers.
L'exposition se termine par une "oeuvre-testament" réalisée peu avant sa mort en 2006 avec l'inscription "Feetje ?"qui signifie "petite fête", nous rappelant que l'art doit être vécu comme une fête.
Quelques réserves
Il faut garder un esprit d'enfant pour trouver plaisir à plonger dans cet univers d'une peinture expressive, gestuelle et généreuse, hors de toutes conventions; pour apprendre à désapprendre.
Encore un mot...
La leçon donnée par Karl Appel: l'art doit être spontané, source de joie de vivre et d'énergie vitale.
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