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Thème
Douze ans après avoir collé ses portraits de jeunes de Clichy-Montfermeil sur les murs extérieurs de la MEP, JR entre au musée en y investissant l’intérieur. C’est sa première exposition importante dans une institution parisienne. La MEP a rassemblé ses premiers graffitis, ses grandes séries dont « Women Are Heroes » et des installations récentes… « Momentum, la mécanique de l’épreuve, » dévoile le processus créateur de JR qui le pousse à intervenir sur les murs, les toits, les bateaux ou les trains à travers le monde entier et révèle aussi l’envers du décor.
Points forts
- Au premier étage, le collage en anamorphose est très réussi: il montre un groupe de personnes posant dans une barque amarrée sur une plage vers 1930…Même s’il n’est pas aussi surprenant que celui de 2016 où JR fait disparaitre la pyramide du Louvre grâce au même procédé.
- Ses débuts évoqués par son premier appareil photo, trouvé dans une station de RER ; il a 17 ans. L'appareil est présenté dans une vitrine ainsi que ses premières photos argentiques. Certaines sont inédites
- L’installation mécanisée (2018), dès le début de l’exposition, montre un porte-conteneurs qui fait penser à une sculpture en mouvement. Elle fait partie du projet lancé en 2008, « Women Are Heroes »
- La parole donnée aux jeunes de Clichy-Montfermeil dans « Portraits d’une génération » (2004). Jeunes avec lesquels il continue de collaborer; cf Ladj Ly. En 2017, JR assemble les photographies de 750 habitants en une fresque monumentale où il montre Ladj Ly tenant son appareil photo comme une arme.
- Au deuxième étage, la fresque murale vidéo (2018) parle du débat du port d’armes à travers les portraits de 245 américains. C’est une œuvre animée et réalisée en collaboration avec le magazine Times. Cette confrontation d’opinions très élargies est particulièrement touchante.
- Le 3éme étage expose des documents montrant le travail préparatoire de JR, tant technique qu’administratif: croquis, plans, mesures, emplacements et demandes d’autorisations. Ils rendent bien compte du temps passé à préparer l’envers du décor.
Quelques réserves
- L’installation d’un train électrique dans une grotte, train qui tourne en boucle, est « ambiguë » dans sa signification.
- Présentées dans un musée, ces œuvres sont à l’étroit !
- L’enfant mexicain qui regarde par-dessus le mur frontière avec les Etats-Unis est absent. Bien dommage...
Encore un mot...
C'est une expo intéressante, mais, personnellement, je préfère aller voir « JR dans le métro ou le RER » où ses grands collages sont exposés jusqu’au 19 février, dans 11 stations. Il s’agit de 26 regards d’anonymes. C’est plus conforme à sa vision : l’art doit aller à la rencontre des gens.
L'auteur
JR, est né Jean René en 1984. C’est un créateur multidisciplinaire qui expose librement sur les murs du monde entier. Street Artist, photographe, il utilise la technique du collage photographique mais pas que ; il approche le cinéma avec « Visages, Villages » d’Agnès Varda, mais aussi le spectacle vivant et les arts visuels.
Connu à travers le monde pour ses collages monumentaux, il explore une grande variété de supports autre que les murs. Il cherche à retrouver et à faire retrouver notre regard d’enfant en jouant avec les changements d’échelles. Il nous fait participer au processus artistique. Acteur/spectateur même alliance.
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