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Hubert Robert est bien plus que le peintre des ruines et des caprices, c'est ce dont Le Louvre veut nous convaincre en s’appuyant sur les riches collections, et du musée du Louvre et de la National Gallery of art de Washington mais aussi sur des prêts de nombreux musées tant nationaux qu’internationaux.
Formé à Rome pendant 11 ans, Hubert Robert a traversé le siècle des Lumières, depuis la France de l’ancien régime jusqu’au règne de Napoléon 1er, en croisant la révolution.
Homme d’esprit, curieux, sympathique, il est accueilli dans les cercles les plus brillants. Diderot le consacre très tôt, qualifiant son art de « poétique des ruines ».
Sa production est impressionnante et variée : dessins, sanguines, gravures, caprices, peintures monumentales, décors peints, mais aussi, création de jardins, de mobilier et de vaisselle. Toujours en quête de nouveaux espaces, son œuvre témoigne de son importante créativité.
Hubert Robert reste l’un des plus grands peintres « d’architecture » du XVIIIe siècle mais il est également l’un des plus créateurs d’imaginaire poétique.
Il acheva sa carrière comme conservateur du Muséum spécial des Arts, futur musée du Louvre.
Points forts
- L’exposition réunit un ensemble varié et considérable d’œuvres d' Hubert Robert. La première depuis 1933 ! Tant la scénographie « cinématographique » que les lieux mettent en valeur la richesse des collections présentées.
- Le portrait avenant de l’artiste peint par Elizabeth Vigée-Lebrun, présenté à l’entrée de l’exposition, rappelle que Robert a beaucoup échangé avec certains des plus grands artistes de son siècle : Fragonard, David, Pannini et Piranèse, entre autres.
- Grâce à la mise en scène des bâtiments, les jeux habiles de lumière, les éléments inventés et les effets de perspective, l’antiquité est réactualisée et l‘architecture revivifiée. On voit bien à quel point Hubert Robert traduit de manière poétique le temps qui passe, avec ses cycles gloire/décadence.
- On remarque surtout certaines toiles vraiment remarquables comme : « l’Incendie de Rome» (réalisée en1784-85), toile qui fait penser à la théorie de Burke sur « l’horreur délectable »; ou encore, « La Bastille » (1789), saisissante représentation du monument au moment où sa démolition débute. Sans oublier « le château de la Roche Guyon », paysage réel traité en veduta et qui montre que Robert n’est jamais un simple illustrateur, mais qu’il transpose, théâtralise, avec une grande liberté de ton, se tenant toujours à distance des choses.
Quelques réserves
- L’architecture, tellement présente, laisse peu de place à l’émotion.
- Les scènes de genre sont rares. Difficile de parler, comme certains critiques le font, d’« art total ».
- Le parcours est long. Enormément de toiles, certes traitées souvent de manière créative et poétique, mais la source d’inspiration reste essentiellement la même : l‘architecture et l’archéologie.
Encore un mot...
C'est une exposition aussi intéressante sur le plan de l’imaginaire poétique que sur le plan strictement artistique mais qui montre bien les limites du champ d'inspiration d'Hubert Robert.
Je ne vous cacherai pas qu'à la fin de l'exposition j'éprouvais une certaine lassitude...
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