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Thème
Le Musée d'Orsay consacre une grande exposition à cet artiste de la démesure. Gustave Doré (1832-1883) raffole des mondes imaginaires et fantasmagoriques... Caricaturiste dès l'âge de 15 ans, puis illustrateur professionnel, il finit par embrasser tous les domaines artistiques: dessin, peinture, aquarelle, gravure, sculpture. Illustrations fantasques, tableaux gigantesques, aquarelles flamboyantes, ou encore sculptures extravagantes, Gustave Doré ne fait rien dans la retenue. Le musée d'Orsay révèle tous les aspects de son art qui marque encore l'imaginaire d'aujourd'hui, aussi bien dans le domaine de la bande dessinée, dont il est considéré comme le père fondateur, que dans la mise en scène de l'image qui a donné naissance au cinéma.
Points forts
1. Le Chat botté avec son grand chapeau à plumes, l'ogre du Petit Poucet à la barbe frisée, le grand méchant loup et ses longues dents... Entre joie et effroi, entre rêve et cauchemar, on connait tous les dessins et les gravures des contes de Perrault. Gustave Doré illustra entre 1852 et 1883 plus de 120 livres en France, mais aussi en Angleterre, en Allemagne et en Russie, ce qui a fait de lui "le plus illustre des illustrateurs". Mais on connaît moins l'artiste peintre et sculpteur qui rêvait d'égaler Delacroix.
2. L'exposition commence au rez-de-chaussée pour se terminer au cinquième étage. La première salle est consacrée au monde forain. Gustave Doré se caricature lui-même en saltimbanque, exclu du monde de la peinture officielle. Dans les années 1860, il acquiert une notoriété internationale grâce à l'illustration de la Sainte Bible. Des images ont parfois heurté quelques sensibilités, comme le portrait de Dieu debout sur un nuage en train de créer le monde, qui devra être retiré. Puis les figures inquiétantes de la mort apparaissent dans les illustrations de "L'Enfer" de Dante. Elles se retrouveront tout au long de son oeuvre, comme dans cette peinture monumentale, "Dante et Virgile", et dans les sculptures de la fin de sa vie, quand, dépressif, les sujets morbides et inquiétants l'obsèderont.
3. Car Gustave Doré a été pris d'une passion pour la sculpture vers 45 ans. On découvre les oeuvres ingénieuses et étranges de cet autodidacte attiré par le déséquilibre de la composition. On peut admirer parmi celles-ci cette sculpture excentrique, appelée "Joyeuseté", qui montre un cuirassé jouant à saute-mouton par-dessus le dos d'un vieux moine.
4. Doré fut aussi un peintre de paysages. Passionné d'alpinisme, on peut admirer les paysages spectaculaires de montagne exécutés en Savoie, en Ecosse et en Suisse. Ciels menaçants, torrents tumultueux, lumières orageuses... Avec les années, la présence humaine disparaît complètement de ces peintures impressionnantes et lyriques.
Quelques réserves
1 Son oeuvre est tellement foisonnante qu'on ne sait plus où donner de la tête! Ce gigantisme est peut-être le signe d'une insatisfaction de l' artiste qui, s'il a connu une reconnaissance internationale d'illustrateur, rêvait d'être reconnu avant tout comme peintre.
2 D'un point de vue pratique, passer du rez-de-chaussée au cinquième étage est un inconvénient pour le visiteur, d'autant plus que réussir à trouver l'ascenseur, bien caché, n'est pas évident!
Encore un mot...
Soit on adore, soit on déteste Gustave Doré, cet homme de tous les excès, dont le talent aux multiples facettes est toujours en éveil. Mais en aucun cas il ne laisse indifférent. Et on ne peut qu'admirer sa fabuleuse et fantastique créativité qui influence encore aujourd'hui des auteurs de BD comme Moebius ou Bibal; ainsi que des cinéastes, comme Polanski ou les réalisateurs de Harry Potter qui ont repris ses bas-fonds londoniens, sans oublier le chat de Schrek ou encore la Belle au bois dormant de Walt Disney....
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