Gustav Klimt

Un nouveau pas intéressant dans la conception technique des expos.
Notre recommandation
4/5

Infos & réservation

L’Atelier des Lumières
38 rue Saint Maur
75011
Paris
01 80 98 46 00
Jusqu’au 11 novembre
Vu
par Culture-Tops

Thème

Klimt et les artistes qui s’en sont inspirés ont bien souvent utilisé l’architecture comme support et comme espace possible pour décupler les possibilités de toucher leurs spectateurs. L’Atelier des Lumières entend, avec cette exposition inaugurale, restituer cette part importante de l’œuvre de Gustav Klimt et de l’artiste viennois Freidensreich Hundertwasser, héritier de l’art total, liant peinture et architecture dans la Vienne fin de siècle, et dans lesquelles l’exposition se propose littéralement de faire plonger le visiteur, lui-même partie prenante des images projetées et pris dans l’arrière fond musical destiné à prolonger l’expérience.  

Points forts

- Le lieu : la surface d’une ancienne fonderie a été revalorisée pour projeter de grandes fresques visuelles et restituer le travail pictural de Klimt en lien avec l’architecture, de manière à confronter le spectateur à ces réalisations dont les originaux ne peuvent sortir de Vienne car ils sont littéralement encastrés dans les bâtiments qui leur sont liés. Jurant avec l’exiguïté faite norme pour certaines expositions temporaires, cette grandeur permet au visiteur de construire son parcours à travers les toiles sans pâtir d’une promiscuité parfois dérangeante.   

- L’immersion dans les toiles, au moyen de projections vidéo de haute définition, permet au visiteur connaissant mal Klimt  de comprendre l’extraordinaire vitalité de sa touche ou la révolution picturale que le peintre proposait – notamment - en transposant les techniques du doreur dans ses grands formats pour en faire les nouvelles icones de la Vienne fin de siècle où il officiait. La dématérialisation de l’œuvre d’art n’est pas, comme on aurait pu le craindre, une prothèse pour les sens, substituant au plaisir de méditer devant la toile un vague hologramme. Au contraire, cette installation est un hommage au génie créateur du peintre; on sort  avec l’envie d’aller à Vienne retrouver les toiles réelles pour s’adonner à l’expérience méditative classique de la contemplation.

- Muséographiquement, le parti pris par la directrice des expositions a été de se centrer autour des grandes figures symboliques d’une Europe centrale dont l’exposition incite à redécouvrir la vivacité car les toiles de Klimt sont la somme d’audaces picturales propres au peintre et le produit de cultures dont il sait restituer les éléments saillants avec délicatesse, à l’instar de la toiture du Château d’Unterach sur l’Attersee d’inspiration rococo (1908). 

Toutefois, le grand mérite de cette exposition est de ne pas figer l’avant-garde autrichienne dans une image idyllique : confronter Klimt à Hundertwasser implique de comprendre l’usage d’une tradition considérée comme un tuteur dans la naissance de nouvelles formules picturales ou architecturales, l’artiste contemporain viennois partageant avec Klimt une réflexion sur l’œuvre picturale comme faisant partie d’un tout, se révélant aussi bien sur la toile que sur les façades des immeubles. 

Il n’empêche que l’exposition invite le lecteur non averti à littéralement pénétrer dans la toile et dans ce Klimt architecte qui restait parfois dans l’ombre. La formule immersive permet de plonger dans les fresques du Kunsthistorisches Museum de Vienne, rendues présentes par la surface de projection qui assure leur translocation du grand escalier d’honneur du musée à la salle parisienne où elles invitent les spectateurs au spectacle.

Quelques réserves

- Je n’en vois pas, si ce n’est le prix de l'entrée, malgré le fait qu’il y ait pour les étudiants un tarif réduit.

- Un deuxième réquisit est que, la vidéo aussi brillante fut-elle, ne remplace pas un tableau et que cette exposition est un somptueux appel à aller à Vienne pour contempler les toiles de Klimt ou voir les monuments qu’il avait pu orner.

Encore un mot...

L’exposition rend parfaitement compte de ce qu’était la « Sécession viennoise », non point une sympathique réflexion sur les formes courbes et la beauté de toiles néo maniéristes mise en valeur par les couches d’or encadrant les visages ou les corps, mais un appel à s’affranchir des contraintes du conservatisme social, politique et esthétique, que les peintres s’efforcèrent de dépasser en acclimatant leurs œuvres à des supports jurant avec la toile traditionnelle. Tous les arts décoratifs devaient être concernés; et l’exposition rend bien compte du fait que celui relevant de la vie quotidienne des citoyens, l’architecture, fut le premier concerné. 

Commentaires

Anne Bailly
ven 05/10/2018 - 01:22

On ne peut entrer que si l’on a réservé son billet or il est très difficile de réserver sur internet : j’ai fait 10 fois la manip et je n’obtiens pas la case paiement... insupportable!

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