Guerres Secrètes

Sobre, pertinent, efficace
Notre recommandation
4/5

Infos & réservation

Musée de l’Armée: Hôtel des Invalides
129, rue de Grenelle
75007
Paris
Jusqu'au 29 janvier 2017: TLJ de 10h à 17h

Thème

Le musée de l’Armée consacre une exposition aux guerres secrètes, du milieu du XIXe, au moment de la création des premières  institutions chargées du renseignement, jusqu’à la fin de l’Union Soviétique et de la guerre froide. 

Confronter fantasme et réalité est l’idée qui sous-tend l’exposition. Car l’agent secret fait partie de l’imaginaire collectif, façonné tant au cinéma : OSS 117, James Bond que par les écrits : John Le Carré etc... 

La présentation en deux parties offre  des clefs de lecture, permettant de démêler le vrai du faux et  d’appréhender la réalité complexe, et du renseignement et de l’action clandestine. 

Une brève 3ème partie, intitulée « de l’ombre à la lumière », montre que, par nature, les guerres secrètes doivent échapper à la connaissance du public.                                  

Si la France constitue le fil directeur de l'exposition, la Grande Bretagne, l’Allemagne, les Etats Unis et l’Union Soviétique sont également représentés. 

Points forts

- L’approche très didactique, l’exposition se déployant, principalement, en 2 grands thèmes: rappel du contexte de la création des services secrets, les objectifs, le métier, le recrutement et les moyens de l’agent; présentation des opérations confidentielles et des deux grandes fonctions assignées aux services secrets, que sont le renseignement et le contre-espionnage, d’une part et, d’autre part, les opérations spéciales, la désinformation et la déstabilisation.

- La grande variété des documents d’archives, des affiches, des objets (près de 400), pour la plupart inédits, souvent mis en perspective par des entretiens ou des témoignages. Plus de 30 postes multimédias  rythment le parcours. Des objets mythiques,  comme la chevalière à chaton mobile destiné à cacher une pilule de cyanure, les postiches, les boîtes de maquillage, les déguisements, mais aussi, les pistolets silencieux, les appareils photos et enregistreurs. Sans oublier les ‘gadgets’ : stylo, pompe à vélo, rouge à lèvres, chaussures, chapeau et parapluie…Mais aussi des méthodes sophistiquées, telle la cryptanalyse, pour casser les messages codés.  

- Les fictions littéraires et cinématographiques, nourries de guerres secrètes, rendent visibles des mondes qui nous resteraient inconnus sans elles. C’est pourquoi le cinéma a une place clé dans cette exposition, permettant de montrer la part du mythe dans les images héroïques véhiculées ; elles rendent aussi hommage « au courage anonyme »,  salué, en son temps, par Michel Rocard.

- Pas de recours artificiel au spectaculaire, pas de propos qui compromettraient les « intérêts supérieurs » mais des faits exposés avec précision, des approches diverses et dépourvues d’a priori.

Quelques réserves

Je n’en ai pas vu…

Encore un mot...

Faire cohabiter l’humour des OSS 117 avec des témoignages poignants: le tour de force est réussi.

Montrer ce que sont les guerres secrètes, qui relève du confidentiel, et les exposer au grand public: le défi est relevé. 

J’ai été, personnellement, particulièrement sensible à la mise en valeur des « soutiers de la gloire » (comme les appelait Pierre Brossolette), ces agents qui se sont battus le plus souvent dans l’anonymat.                       

Constat intéressant: beaucoup de jeunes visitent l’exposition ! Il faut dire que le développement des guerres secrètes fait terriblement écho à la question posée aujourd'hui à des démocraties comme la nôtre : « qui est l’ennemi et comment le combattre ? »

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