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Thème
A l’occasion du trentième anniversaire du Musée des Arts de la Mode qui lui est depuis rattaché, le Musée des Arts Décoratifs célèbre trois cents ans d’histoire du vêtement, au cours d’une exposition qui n’a d‘«avant-gardiste» que le nom: Fashion Forward, ou le simple déménagement dans la nef centrale d’une partie de la collection de mode et textile du Musée des Arts Déco, se veut la mise en exergue de la créativité et du savoir-faire qui anime le monde de la couture ; elle ne fait pourtant étalage que de sa frivolité.
Points forts
- Pensée chronologiquement, l’exposition se construit autour de deux scénographies, dont la première, allant de la mode du XVIIIème aux années trente, s’organise comme une succession de niches particulièrement bien pensées, mettant chacune en perspective le vêtement dans son contexte historique et artistique : sont présentés des vestiaires Louis XVI aux côtés de certaines pièces de mobilier et de décoration de la même époque judicieusement choisies, qui donnent une vision synthétique d’un certain mode de vie au XVIIIème siècle. Cette contextualisation est enrichie par un grand nombre de détails techniques et historiques qui aident à comprendre l’évolution de la structure du vêtement au cours des époques.
- Par ailleurs, cette première partie de la rétrospective gagne en profondeur grâce aux divers détails annexes qui participent à renforcer la singularité des collections du Musée des Arts Décoratifs : les visiteurs pourront apprécier notamment les collections d’éventails, de sacs, d’étoffes ou de poupées d’époques, symboles elles aussi d’un art de vivre en perpétuelle évolution.
Quelques réserves
La seconde partie de l’exposition prend une tournure tout à fait différente, et c’est ici que le bât blesse : dans un scénographie sobre et monumentale, voulant faire honneur à la nef centrale du musée, sont juxtaposés, sans transition aucune si ce n’est leur enchaînement chronologique, plusieurs dizaines de modèles retraçant en quelques minutes près de cent ans d’histoire de la mode. Pas ou peu d’explications, ni de mise en perspective artistique ou sociétale comme dans la première partie. Les silhouettes se succèdent mais leur beauté ne suffit pas. Au lieu de mettre en avant les interactions indéniables entre l’évolution du vêtement et celle de la société occidentale au XXème siècle, Fashion Forward, tout en évocation et sans profondeur, fait honneur au triste préjugé selon lequel la mode n’est que versatile et superficielle.
Encore un mot...
Une rétrospective sur la mode comme il en sort tous les trois ans à Paris, mais qui préfère cette fois le survol à la synthèse. Privilégiez sans aucun doute l’Anatomie d’une Collection, exposée simultanément au Palais Galliera, dont la profondeur et l’angle d’approche atypique saura d’autant plus vous toucher.
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