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Thème
Lieu de mémoire, havre de paix niché discrètement dans un angle de la place de Fürstenberg au cœur de Saint Germain des Prés, le musée Eugène-Delacroix célèbre en ce moment une famille d’amateurs d’art éclairés du XIXème siècle.
Etienne Moreau-Nélaton (1859-1927) est issu d’une famille de riches financiers. Son grand père fût l’un des premiers grands collectionneurs de Delacroix. Lui-même peintre proche des impressionnistes hérite d’une importante collection complétée par son père. Il l’a à son tour enrichie par des choix avisés et sensibles.
Prodigue, il fût un des plus généreux donateurs du Louvre et des musées français ; grâce à son fabuleux legs de 1927, le Louvre possède la plus importante collection de dessins de Delacroix au monde
Points forts
Eugène Delacroix (1798-1963) et Adolphe Moreau père (1800-1859) se fréquentent jusqu’à la mort du banquier. Le financier lui trouve du génie, il accroche dans ses résidences les œuvres qu’il lui achète.
1 les œuvres de jeunesse : aquarelles « Vue de la coupole des Invalides » « Un lit défait » , huile« Cheval attaqué par une lionne », vous les verrez dans la chambre aux tentures et rideaux de velours rouge théâtre.
2 l’inspiration orientaliste : amateur d’orientalisme Adolphe Moreau acquiert plusieurs sujets « Cavalier arabe traversant un gué », « Musiciens juifs de Mogador», « Salles d’un couvent à Cadix » « Portes et baies d’une maison marocaine » et bien d’autres, pour beaucoup des chefs d’œuvre, parlent des voyages du peintre sur les murs du salon de l’appartement.
3 hommage à Adolphe Moreau fils (1827-1882) : le conseiller d’Etat partageait l’admiration de son père pour le peintre. Il a conservé toute la collection et écrit en 1873 le catalogue raisonné « Delacroix et son œuvre » ;l’ancienne bibliothèque du peintre est son cadre le temps de l’exposition.
4 les inspirations de l’artiste : dans l’antichambre de l’atelier plusieurs dessins de la collection Moreau-Nélaton soulignent la passion du peintre pour la musique, le théâtre et son vif intérêt pour les personnages. Vous ferez dans l’atelier bien d’autres intéressantes découvertes.
Quelques réserves
- Le manque de modernité et de créativité dans la présentation de ces œuvres classiques. Cette collection aurait pu être scénographiée, c’est une occasion manquée.
- Les escaliers à emprunter créent certaines incommodités… elles tendent à se réduire, des travaux d’amélioration en cours se termineront au printemps.
- Le musée est très mal signalé dans le quartier. « Si, si, il est bien là, au n° 6 dans l’angle, en vis-à-vis des paulownias (grands arbres) indiquent complaisants et agacés, à longueur de jours, les commerçants voisins… ».
Encore un mot...
L’appartement comme l’atelier sont intouchés depuis la disparition d’Eugène Delacroix il y a 150 ans. Il y vécut seulement 7 années ; l’esprit de création de l’artiste y est encore sensible mais une réanimation bien imaginée pourrait lui redonner une vraie dynamique. Un atout, le petit jardin privatif réaménagé qui, dit-on, est une petite merveille aux beaux jours.
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