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Thème
A l'occasion des travaux de rénovation du Musée des Beaux-arts de Budapest, le Musée du Luxembourg expose près de 86 des chefs d'oeuvre les plus remarquables qui font la renommée de ce musée, constitué à partir de la collection des princes Esterhazy acquise par l'état hongrois en 1871 et enrichi par la suite de nombreuses donations.
C'est ici une occasion inespérée de découvrir des oeuvres exceptionnelles, inconnues du public français, depuis la période médiévale jusqu'au symbolisme hongrois.
Points forts
L'exposition suit un parcours chronologique, et chaque salle met en avant une école ou un courant.
Des oeuvres de la fin du Moyen Age, à caractère religieux, permettent de découvrir, entre autres, une magnifique Vierge à l'Enfant en albâtre de Pisano, et deux statues en bois de rois de Hongrie, St Etienne et St Ladislas.
Puis avec la renaissance germanique, la figure humaine et la nature prennent toute leur place. Il faut s'arrêter dans cette salle devant un portrait d'homme, de Dürer, sur fond rouge, de toute beauté; et devant "Salomé avec la tête de St Jean-Baptiste", de Cranach l'Ancien.
Avec le Cinquecento, on retrouve l"école italienne: le Tintoret, Titien, Véronèse; avec, en particulier, un remarquable portrait d'homme, et le magnifique "Christ Mort" de Marco Basaiti.
Dans la salle dédiée au nouvel élan religieux généré par l'Eglise et le Concile de Trente pour lutter contre la Réforme, on peut admirer entre autre le Saint-Jérôme de Ribera et trois oeuvres du Greco.
Dans la salle consacrée à l'Age d'Or hollandais, particulièrement prisé des princes Esterhazy à l'origine de cette collection, on retrouve Franz Hals, Rembrandt, Pieter de Hooch, avec une "Femme lisant une lettre devant une fenêtre ouverte" et une extraordinaire nature morte de Willem Claeszoon Heda.
La salle consacrée au thème des Caractères est particulièrement intéressante et belle : hors de toute chronologie ou géographie, toute la lumière est mise sur l'importance du regard, de l'attitude ou de l'atmosphère dans les scènes de genre : on admire deux "Têtes de caractère" de Messerschmidt, une "Jeune fille endormie" de Rome et trois superbes toiles de Goya : la Porteuse d'eau, le Rémouleur et un somptueux portrait de Manuela Camas y de las Heras.
Dans la salle suivante, consacrée à La Nouvelle peinture, les artistes français sont à l'honneur, avec Cézanne, Gauguin, Millet, Van Gogh, Seurat et deux tableaux de Monet, rares : "L'Estacade de Trouville" et "Trois bateaux de pêche".
Le modèle français du XIXème a attiré de nombreux peintres hongrois. En particulier, Mihaly Munkacsy, avec ici un remarquable portait de Franz Liszt; et Karoly Ferenczy, avec le portrait d'une "Femme peintre".
Enfin, la dernière salle est consacrée au Symbolisme et à la Modernité : les peintres hongrois s'ouvrent sur l'Europe mais tiennent en même temps à leur identité nationale. " L'Alouette", de Merse, attire le regard par son originalité et sa modernité; et l'on admire aussi la "Femme à la Cage" (affiche de l'exposition), de Rippl-Ronai, dans sa simplicité et son élégance. A noter aussi la "Femme assise", de Schiele, et "Le nouvel Adam" et "La nouvelle Eve", de Bortnyik.
Quelques réserves
Je n'en vois pas, tant certaines oeuvres sont d'une qualité exceptionnelle.
Ceci étant, certains regretteront que cette exposition soit très "classique" dans sa scénographie.
Et 86 oeuvres présentées sur 600: c'est un bel aperçu de la très riche collection du Musée de Budapest mais cela donne évidemment envie de voir le reste...
Encore un mot...
Si vous ne connaissez pas le Musée des Beaux-arts de Budapest - ce qui peut se comprendre...- saisissez la chance unique que le Musée du Luxembourg offre d'admirer certains de ses chefs d'oeuvre.
Le choix des oeuvres présentées est éclectique et de qualité.
C'est aussi une belle occasion de découvrir la peinture hongroise.
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