César, la rétrospective

L'art de transformer le rien en quelque chose
Notre recommandation
5/5

Infos & réservation

Centre Pompidou
Place Georges-Pompidou
75004
Paris
0144781233
Jusqu'au 26 Mars Tous les jours de 11h à 21h, Jeudi jusqu'à 23 h. Fermé le Mardi.
Vu
par Culture-Tops

Thème

Le Centre Pompidou présente, à l’occasion du vingtième anniversaire de la disparition de César,  une grande rétrospective sur ses cinquante années de création.

Au travers de cent trente œuvres, l’exposition montre la puissance créatrice et iconoclaste de cet artiste qui fut l‘un des plus reconnus de son époque.

Points forts

- Ils sont nombreux tant l’exposition est exceptionnelle par la qualité et la diversité des œuvres présentées:
Tout d’abord, la reproduction monumentale en bronze du  Pouce (6 mètres de haut et 6 tonnes quand même !) qui tel un totem de bienvenue accueille le visiteur dés la Piazza Beaubourg,
Créée à partir du moulage du pouce droit dressé de l’artiste, cette œuvre iconique est considérée comme son autoportrait, tout à la fois signe d’un grand optimisme et d’une formidable vanité !
 
- La magnifique scénographie du parcours, installé dans la grande galerie du 6e, étage, décloisonnée pour l'occasion et ouverte sur de superbes vues de Paris. Ce choix met en valeur le réalisme urbain qui fut important pour l’artiste, tout en soulignant le caractère monumental des œuvres ainsi que le principe de sérialités et de répétition qui anime l’exposition.
 
- Le parcours thématique permet de découvrir des œuvres célèbres comme l’Esturgeon, les Venus de Villetaneuse ou les Compressions Historiques, mais également ses créations animalières des Fers à Soudés, les Compressions Dirigées;  ou d’autres moins connues tel le Portrait de Patrick Walderg, panneau en relief provenant d’une Austin et d’une Renault soudée,   le Sein (empreinte moulée sur celui d’une danseuse du Crazy Horse),   les Championnes  série de compressions verticales à plat des 205 Turbot 16 , réduites en « crêpes » de 30 cm après avoir été  pilotées en rallyes par le célèbre Vatanen, et enfin laSuite Milanaise, compression de Fiat dont la peinture monochrome,  au coloris de l’année de production du véhicule, donne aux sculptures une certaine sensualité .
 
- Ce qui m'a frappée, c’est la pluralité d'expression de l’artiste, de son inspiration par Picasso à sa réflexion sur la reproduction en multiples de ses créations tant dans les matières que dans les tailles, (notamment avec  les  Empreintes Humaines) .
J’ai été particulièrement impressionnée par les recherches sur les matériaux qu’il a effectué notamment avec la série des  Enveloppages, réalisés grâce aux feuilles de méthacrylate dans lesquelles il enrubanne des objets anciens du quotidien, chinés aux puces, soulignant le rapport complexe entre l’extérieur et l’intérieur de l’œuvre. Mais aussi par son utilisation du pantographe pour reproduire en différentes tailles la série Empreintes Humaines; ou encore les possibilités qu'il découvre dans la mousse de polyuréthane, suivant les associations dosage- contrôle de la direction- vitesse d’épandage, pour la réalisation des Expansions. La plus curieuse et amusante étant à mon sens « l’expansion en boite à faire soi même » ou le détenteur du contenant devient sculpteur en ouvrant l'objet!

Quelques réserves

Je n’en vois pas.

Encore un mot...

Quelle visite passionnante dans l’univers d’un artiste inspiré par la logique des matériaux, et  dont le travail initié à partir de quelques morceaux de ferraille, évolua vers les déchets industriels puis urbains !
Ces créations parviennent à nous faire oublier la matière dont la sculpture est composée et nous amène réfléchir sur la société de consommation, le gaspillage et le recyclage.
Et si, cette Rétrospective y contribuant, on jugeait d'abord le sculpteur César à travers toute son oeuvre, et son influence ? Ce César-là pèse au moins autant que son fameux "Pouce"...

Une phrase

« J’ai eu plusieurs vies, plusieurs maisons, plusieurs époques. Je ne renie rien, je demande seulement qu’il y ait plusieurs lectures : on y trouvera l’Académie, le besoin de renouvellement, le quotidien, le témoignage face a la civilisation industrielle, l’abstraction, la fascination des matières nouvelles, mon désir de remettre de l’ordre, mon besoin de détruire et de reconstruire » César.

L'auteur

César Baldaccini, dit César, est un sculpteur français, né en 1921 à Marseille, dans le quartier populaire et cosmopolite de la Belle de Mai. Après des cours de dessins et de modelage a l’école des beaux Arts de Marseille, il suit dés 1943 un enseignement artistique classique aux Beaux Arts de Paris.
Très démuni,  il débute son travail de sculpteur avec des fils de fer de récupération, créant ainsi sa propre « matière ».
En 1954, il installe son atelier à Villetaneuse, et travaille avec les déchets métalliques qu’il trouve en abondance dans cet environnement industriel. Sa création l’Esturgeon lui vaut son premier grand succès après son acquisition par le musée d’Art Moderne. Il devient alors une personnalité en vogue consacrée comme le « sculpteur du fer »
Fin des années 50, il découvre le spectacle des voitures compressées par une grande presse hydraulique dans une casse. Pensant être allé au bout de son travail avec les fers,  il est impressionné par ces « paquets », et par le coté tragique des casses qui les renvoie à la mort.
Il ouvre alors un nouveau chapitre de sa création, crée un nouveau style. La réalité est transformée en art.
Il présente au salon de Mai 1950 un série de « 3 balles » compressées dans leur simplicité, qui créeront un scandale dans la critique et le jury (deux de ces "balles" sont présentées dans cette rétrospective).
Après les premières compressions ou il n’intervenait pas (les Historiques), il reprend la main en y intégrant matériaux, couleurs;  les réalisant en toutes sortes d’objets neufs ou recyclés (motos, cannettes, pins, tubes etc.). Ce sera le cycle des Compressions Dirigées .
En 1960,  il rejoint le mouvement des Nouveaux Réalistes, équivalent français  du Pop Art américain.
Par la suite il oriente son travail de recherche vers les Empreintes du corps humain qu’il agrandit grâce à l’usage du pantographe; puis vers les Expansionsqu’il produit sous forme de performance, créant ainsi des happening publics à Paris , Londres, Milan ou Sao Paulo.
Il crée en 1975, à la demande de son ami Georges Cravenne, la statue éponyme qui récompense chaque année, la production cinématographique française.
Invité de la Biennale de Venise en 1995, il réalise pour le Pavillon français la compression monumentale de voiture « 520 Tonnes ». En 1998 , sa dernière œuvre, la Suite Milanaise, sera une forme de synthèse entre les Compressions et des Expansions.
César disparaîtra en décembre 1998, après avoir révolutionné par son travail la sculpture du XXe siècle.
 

Ajouter un commentaire

Plain text

  • Aucune balise HTML autorisée.
  • Les adresses de pages web et les adresses courriel se transforment en liens automatiquement.
  • Les lignes et les paragraphes vont à la ligne automatiquement.

Expos encore à voir