Basquiat x Warhol, à quatre mains
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Thème
Jean-Michel Basquiat, le jeune révolté à la création brute et fulgurante, et Andy Warhol, le mythe vieillissant de la culture de masse et de l’art consumériste triomphants des années 60 sont présentés l’un à l’autre à New-York en 1982 grâce à un artiste italien oublié depuis, Francesco Clemente.
Fascinés l’un par l’autre, ils créeront ensemble entre 1983 et 1985, des centaines des tableaux à 4 mains, dans une collaboration aussi brève que fructueuse.
L’exposition permet de découvrir plus de 300 pièces, notamment 80 toiles signées conjointement ainsi que des œuvres de plusieurs de leurs contemporains qui symbolisent le renouveau de l’art dans les années 80 et dessinent les contours de disciplines qui sont devenues incontournables aujourd’hui comme le graf. Elle réunit des œuvres jamais présentées en Europe ni ailleurs à cette échelle.
Points forts
Les œuvres cosignées vont plus loin que la simple juxtaposition de méthodes et de styles sur une même toile.
Warhol délaisse la sérigraphie pour retourner à la peinture, Basquiat détourne, balafre les empreintes de Warhol, notamment les logos et produits de grande consommation chers à ce dernier, bouleverse les équilibres, impose ses obsessions pour la reconnaissance d’une culture spécifique afro-américaine dans le récit américain, Warhol revient sur les traces laissées par son jeune complice, et une nouvelle forme originale émerge de ce dialogue.
Au moyen de techniques mixtes - collage, sérigraphie, peinture, apposition de logos - les deux artistes se font les créateurs d’un manifeste de la nouvelle culture américaine. Dans la logique warholienne, plusieurs thèmes font l’objet de séries.
Un ensemble de travaux d’autres personnalités (Keith Haring, Michael Halsband...), permet de plus largement restituer la scène artistique effervescente du downtown New-Yorkais des années 1980, et de percevoir le contexte social et culturel underground si particulier qui lui a donné naissance.
Quelques réserves
Pour apprécier la richesse de l’exposition et la place centrale des deux artistes dans cette période charnière pour la société et la culture américaines, on recommande l’appui des commentaires figurant sur l’application de visite (disponible en téléchargement gratuit sur les Stores et en prêt au comptoir d’Accueil).
Encore un mot...
Basquiat aimait être entouré de fureur et de bruit, la musique et la télévision envahissaient son atelier ; lui-même était membre d’un des premiers groupes de musique no wave. Dans une approche très complémentaire, l’exposition actuellement à la Philharmonie de Paris intitulée « Basquiat Soundtracks » restitue l’univers musical multiple entre jazz, Beethoven, musique no wave et hip-hop dans lequel s’inscrit le travail de Basquiat, à la fois musicien, peintre, producteur. L’excellente bande-son qui accompagne le parcours plonge complètement dans le bouillonnement créatif de l’underground new-yorkais des années 80.
Une illustration
Une phrase
« Andy commençait la plupart des peintures. Il mettait quelque chose de très reconnaissable, le logo d’une marque, et d’une certaine façon je le défigurais. Ensuite, j’essayais de le faire revenir, je voulais qu’il peigne encore », expliquait Basquiat.
« Je dessine d’abord, et ensuite je peins comme Jean Michel. Je pense que les peintures que nous faisons ensemble sont meilleures quand on ne sait pas qui a fait quoi », estimait Warhol.
L'auteur
Andy Warhol (1928-1987) né à Pittsburgh, s’installe à New-York dès 1949 et devient très vite l’un des directeurs artistiques les plus cotés aux États-Unis. Utilisant à partir de 1962 le processus mécanique de la sérigraphie, il devient le symbole du pop art et de la culture populaire américaine. Dès 1963, il crée son atelier surnommé la Silver Factory qui attire tout l’underground New-Yorkais. Touche à tout, Warhol tire l’essentiel de ses revenus de ses portraits de célébrités.
Jean-Michel Basquiat (1960-1988) naît et vit à New-York. Dès 1977, il attire l’attention de la scène artistique en couvrant les murs de la ville d’écritures poétiques avec son ami le graffeur Al Diaz.
En 1983, Basquiat dont une première exposition personnelle a été organisée en 1982, rencontre officiellement Warhol par l’intermédiaire du galeriste Bischofberger qui leur commande une première série de toiles communes, collaboration qu’ils poursuivront de leur seule initiative jusqu’en 1985, année de la grande exposition conjointe qui leur est consacrée.
Commentaires
Une exposition très décevante. Les enfants s’ennuient, les adultes se demandent comment le rayonnement médiatique et le besoin culturel arrivent à çà.
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