Infos & réservation
Thème
Le dos oublié de la mode ? En nous présentant, au Musée Bourdelle, une centaine de modèles de haute-couture, issus de ses collections et complétés de vêtements de travail ou vêtements à message, le Palais Galliera Musée de la Mode de la Ville de Paris, nous offre un regard inédit sur le dos, considéré à tort, comme peu attrayant.
Sculptures de Bourdelle de dos, comme il aimait à les présenter lui-même, et sublimes silhouettes de mannequins, mettent à l’honneur cette partie du corps.
La mode, mais pas seulement. L’exposition nous offre une lecture subtile de l’émancipation féminine au travers du vêtement, vu côté pile.
Points forts
La scénographie est brillante, retraçant parfaitement l’évolution de la mode vue de dos. Les modèles présentés, de la traîne de cour - emblème du pouvoir monarchique - aux créations griffées Alaïa, Balenciaga, Gaultier, Saint Laurent, Schiaparelli, Yamamoto ou Galliano, entrent parfaitement en résonance avec les sculptures de Bourdelle et l’espace du Musée.
La réussite de l’exposition est d’avoir su allier l’évolution du vêtement avec celle de la condition féminine au travers d’un fil conducteur inattendu : le dos. Si l’habit fût d’abord entrave (corsetage, laçage), le dos nu signa un début de libération dans les années 20 puis permit de contourner la censure des décolletés plongeants des stars hollywoodiennes dans les années 30.
Le dos se fait aussi bavard : d’abord avec les dossards sportifs, puis les vêtements à messages, ceux qui délivrent une contestation ou qui défendent une cause affichée au regard du monde.
La visite nous offre également les photos de mode de Jean-Loup Sieff qui a su magnifier, en noir et blanc, le dos des femmes, son sujet de prédilection.
On retrouve avec fascination et telle une relique, la spectaculaire robe Guy Laroche portée par Mireille Darc dans « Le Grand blond avec une chaussure noire », La scène, devenue mythique et rediffusée sur place, produit toujours le même effet.
Une occasion de découvrir ou redécouvrir le Musée Bourdelle, aux briques rouges, abritant l’atelier préservé de l’artiste, ses charmants jardins, ses œuvres monumentales et l’aile contemporaine de Christian de Portzamparc.
Quelques réserves
Il n’y en a pas.
Encore un mot...
On ne sait si c’est la couture qui sublime la sculpture ou vice-versa.
La communion est totale entre la robe ailée de Mugler et l’aigle de la « Première victoire d’Hannibal » de Bourdelle (1885). Idem pour une somptueuse robe Galliano fermée par 51 boutons et « Femme, bras levés » (1907).
Une exposition à contre-courant qui nous révèle que montrer son dos est chic. Nombre de peintres de renom, tels que Renoir, Degas et d’autres ne s’y sont d’ailleurs pas trompés en nous livrant la sensualité d’une nuque, d’une épaule ou la courbe d’une hanche.
A contrario, selfies sur instagram avec poitrine à l’air s’abstenir…
Ajouter un commentaire