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Thème
A l’occasion des 250 ans de Baccarat, le Petit Palais consacre une rétrospective dédiée à l’œuvre de la cristallerie, fondée en 1764. Des arts de la table au mobilier et à la décoration d’intérieur, l’exposition retrace l’histoire de cette manufacture à la renommée internationale ,incarnant l’art de vivre à la française.
Points forts
Le Petit Palais a fait le choix d’une rétrospective principalement chronologique, très lisible puisque reflétant les grandes tendances des arts décoratifs.
La première partie de la visite, consacrée au XIXème siècle, est jalonnée par les expositions qui ont marqué la créativité de Baccarat : des pièces issues des expositions universelles de 1855, 1867 et 1878 se succèdent, traduisant un style en perpétuel changement, marqué par les régimes politiques et les courants artistiques dans lesquels il s’inscrit. A ce titre, les nombreux croquis exposés mettent judicieusement en lumière la partie amont de la création et son style évolutif.
La diversité des pièces présentées traduit la technicité, la capacité d’innovation et la créativité grandissantes de la cristallerie au cours du XIXème siècle : non content de décorer les tables des plus prestigieuses dynasties françaises, Baccarat se veut aussi architecte d’un art de vivre total, appliquant par exemple des techniques de l’ébénisterie pour concevoir cette étonnante toilette en cristal ayant appartenu à la duchesse de Berry. La richesse des détails révèle alors implicitement la multiplicité des techniques que maîtrise Baccarat : tailleurs, verriers et graveurs concourent à la création de pièces d’exception, souvent primées pour leur inventivité.
Le second temps de l’exposition met l’accent sur l’influence des grandes puissances mondiales sur le style de Baccarat. Le visiteur navigue entre des pièces orientalistes, inspirées de leurs commanditaires, parmi lesquels l’empereur du Japon ou la reine de Siam… avant de déboucher sur un fastueux banquet où dialoguent les pièces d’arts de la table conçues pour les leaders culturels et politiques du XIXème et du XXème siècle : le service créé pour Franklin Roosevelt répond à celui de Nicolas II de Russie ou à celui du roi du Maroc. Le « savoir recevoir », comme arme politique puissante.
La scénographie sombre et solennelle des premières parties gagne ensuite en clarté, et s’ouvre sur le tournant stylistique opéré par la Maison à l’orée du XXème siècle : sous l’influence de son directeur artistique, Georges Chevalier, Baccarat adopte un style moins opulent et plus intemporel, évoluant entre les courbes florales de l’Art Nouveau et les lignes épurées des années 1920-1930. Des pièces remarquables de simplicité, de technique et de modernité, qui laissent enfin place au clou du spectacle : une galerie dédiée au mythique lustre Zénith et à ses réinterprétations au cours de l’histoire, des premières versions de 1840 au modèle « Darkside » en cristal noir créé par Starck en 2005.
Quelques réserves
Malgré une lecture simple de l’exposition, plusieurs éléments déçoivent ou laissent perplexe. Bien que composée de plus de 300 pièces, l’étroitesse de la scénographie ne fait malheureusement pas honneur aux plus imposantes d’entre elles, qu’on croirait voir disparaître tant elles sont noyées au milieu des autres. L’on regrette que la grande galerie du Petit Palais n’ait pas été exploitée pour accueillir la collection des lustres Zénith, qui auraient mérité une mise en scène à la hauteur de leur magnificence.
Le visiteur sera aussi surpris de ne découvrir quasiment aucune pièce conçue entre les années 1940 et 2000 : ce choix délibéré vise-t-il à mettre en parenthèse cette période moins fastueuse pour les cristalleries françaises, frappées alors par les difficultés économiques ? … Cette ellipse temporelle de 60 ans sur 250 de création laisse songeur.
Une grande déception enfin : celle de n’avoir aucune visibilité sur le rôle des Métiers d’Art dans la réalisation de ces pièces exceptionnelles. L’artisan, les savoir-faire et le travail de la main sont les grands laissés-pour-compte de cette rétrospective, qui tient finalement plus de la publicité que de la pédagogie.
Encore un mot...
Une muséographie malheureusement peu didactique, qui n’est pas à la hauteur de la beauté et des savoir-faire de cette grande maison de tradition française, mais dont les créations invitent malgré tout au rêve et au dépaysement.
Commentaires
pas du tout d'accord avec cette critique : l'exposition est de toute beauté et la scénographie superbe !!!! courrez-y c'est un bonheur des yeux et un hommage formidable à tous les artisans du cristal !
difficile de lire une critique comme celle-là ! cette exposition est superbe et la scénographie formidable ! comment ne pas parler du très beau lustre à l'entrée de l'exposition et de la pièce qui met en scène plusieurs lustres avec variation d'éclairage.... Courrez-y c'est un pur régal pour les yeux.
quelle critique inadaptée !
cette exposition est absolument superbe avec une très belle scénographie.
COUREZ - Y c'est magnifique
Détente Claire
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