Une seconde réflexion personnelle : après cette visite, sortir le nez de son téléphone mobile, s’amuser à créer son propre jeu de pistes, regarder les façades de Paris autrement, entrer dans les lieux de style Art Déco, pourrait être pour chacun de nous un bon divertissement…
Infos & réservation
Thème
Le palais de Chaillot, construit lors de l’exposition universelle de 1937, est le dernier chef-d’œuvre à Paris de l’architecture Art Déco. Installée dans l’aile « Paris », la Cité de l’architecture et du patrimoine est, avec ses 22000 m2, le plus grand centre d’architecture du monde.
Nous le savons me direz-vous… C’est que, voulais-je dire, l’exposition temporaire qui s’y déploie y trouve tout naturellement sa résonance. L’Art Déco (1919-1940), né de l’impulsion de créateurs français architectes, décorateurs, couturiers ou sculpteurs, a séduit le monde.
Points forts
Pas de haute technologie dans la scénographie de cette exposition vaste de 1200 m2. Un heureux parti pris de présentation linéaire, épurée, utilise les formes géométriques propres au style Art Déco et rythme la déambulation en légèreté. Tout ce qui est présenté est attractif et subtilement instructif.
1. En introduction à l’exposition, dans le hall, une belle Bugatti type 40 (1927) stationne sous la fresque de Jean Dupas La Vigne et le vin(aujourd’hui à la Mairie de Bordeaux) qui décorait en 1925 l’une des quatre tours du pavillon des vins de France.
2. Si comme moi vous ne faisiez pas précisément la différence entre Art Nouveau et Art Déco, marquez le pas dans la section pré-exposition, observez les paires de statuettes et mobilier, comparez les plans, maquettes et photos : la réponse est lumineuse, vous ne les mélangerez plus jamais !
3. Entrez dans les dix séquences thématiques voulues par le Commissariat de l’exposition : Emmanuel Bréon, conservateur en chef du patrimoine et créateur du Musée des Années 30 de Boulogne-Billancourt; et Philippe Rivoirard, architecte DPLG, historien de l’architecture des années 30.
Focus est mis sur les architectes, leurs équipes de maîtres artisans d’art, sur les motifs de l’Art Déco, le contexte d’une furieuse envie de vivre après la guerre, et une reconstitution de l’Exposition internationale de 1925 dont le succès fut retentissant.
Il s’agit bien là de notre architecture et de notre patrimoine national.
Quelques réserves
Sans vouloir affaiblir le travail de recherche et de mise en scène, il manque à l’espace dédié à cette splendide rétrospective, la hauteur sous plafond et les vastes baies vitrées propres à l’architecture monumentale Art Déco.
Encore un mot...
J’oserais exprimer ici ma conviction que le cœur des commissaires d’exposition, grands spécialistes de l’Art Déco, semble avoir palpité de générosité pour organiser cet événement, fédérer leur équipe autour de ce projet, et pour nous faire appréhender et aimer ce style chic, simple, équilibré, « adulé par le public mais boudé par les grandes institutions » (E. Bréon, in Connaissance des arts, N° 600 hors série, 10 €).
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