Mercato

« Drivé » par un Jamel Debbouze en surmultipliée… logiquement ce thriller « footballistique » haletant, devrait être le carton de la semaine…
De
Tristan Séguéla
Avec
Jamel Debbouze, Monia Chokri, Stéphane Bak…
Notre recommandation
4/5

Infos & réservation

Thème

Agent de footballeurs professionnels en perte de vitesse depuis que son joueur vedette a été mis sur la touche du PSG, Driss (Jamel Debbouze) stresse. Il lui reste une semaine avant la fin du Mercato pour tenter de se refaire. Comble de malchance, il doit une forte somme à une bande de malfrats pas franchement amènes, qui lui accordent sept jours, et pas un de plus, pour les rembourser. Une semaine folle commence pour Driss qui pour tenter de se refaire, va courir aux quatre coins du monde footballistique (Paris, Ryad, Dubaï, Madrid…), en même temps qu’entre deux voyages, il va essayer de renouer avec son fils (Milo Machado-Graner) qui s’est éloigné de lui à cause de ses absences répétées…  

Points forts

  • L’univers du film : le foot-business. Bien que souvent décrié, c’est un monde jamais montré au cinéma et pour cause : il n’est pas très reluisant. Rendons à César ce qui lui appartient :  c’est Jamel Debbouze qui en a eu l’idée . « J’ai toujours eu envie de faire un film sur le foot, dit-il. J’ai choisi de traiter plus spécialement du mercato, car c’est un phénomène qui suscite beaucoup de fantasmes et sur lequel circulent beaucoup d’idées fausses ».

  • Ses décors. Pas question de reconstitution. Tout le film a été tourné dans les lieux où il est censé se passer.  Cela ajoute évidemment à son réalisme. Mercato a un côté cinéma-vérité. Il prend aux tripes, sans se prendre au sérieux. Ça reste de la fiction ! 

  • Son acteur principal Jamel Debbouze. Le comédien a été multi présent sur ce film. Il en a été à l’origine, il a aidé à sa documentation, il a participé à son écriture et après, il l’a joué, en première ligne. Sans filet, et en total contre-emploi. Dans son rôle d’agent de joueurs à la dérive, il est formidable de drôlerie et de dynamisme, bien sûr, mais ici surtout d’émotion. Il se pourrait bien que Mercato marque  un tournant dans la carrière de l’humoriste…  

Quelques réserves

Mise à part une petite longueur vers la fin du film, aucun bémol.

Encore un mot...

Encore un film sur le foot ? Oui, mais à cette différence près que ce Mercato pourtant initié par l’un de nos plus grands acteurs comiques français, n’a rien d’une… comédie. C’est un thriller mené à toute allure qui montre la violence et le cynisme de ce milieu, quand on le découvre, brrr ! côté coulisses ! En même temps, son tour de force est qu’on y rit quand même beaucoup, parce qu’il est mené à un train d’enfer et truffé d’anecdotes qui, bien qu’inspirées de faits réels paraissent « hénaurmément » inventées! Et puis, et puis - qui contribue au plaisir qu’on ressent à regarder ce film - il y a Jamel Debbouze, au sommet de son art, qui nous fait passer du rire aux larmes en moins de temps qu’il ne faut pour le dire. 

A ne pas rater, même si on n’est pas fan de foot ! 

Une phrase

« Je tenais à ce que le cadre soit le plus réaliste possible. C’est pourquoi les clubs cités dans le film, du PSG au Real Madrid en passant par le Red Star ou l’ACBB sont les vrais clubs et pas des inventions qui ont toujours l’inconvénient de déréaliser l’ensemble. Pour autant, les joueurs, eux sont tous fictifs…Le choix de la fiction à cet endroit laisse la possibilité au spectateur de faire les rapprochements qu’il veut en toute liberté » (Tristan Séguéla, cinéaste- dossier de presse)

L'auteur

Logiquement, Tristan Séguéla, né en 1978, aurait dû, comme son père Jacques Séguéla, tomber dans le chaudron de la pub. Pourtant, c’est le cinéma qui l’a fasciné dès son plus jeune âge. La faute en revient à Yul Brunner. Le jeune Tristan aimait tellement cet acteur qu’il se passait en boucle Les Sept mercenaires

Après le lycée, pressé d’en « découdre » avec le « milieu », le futur cinéaste choisit d’apprendre sur le tas. Après quelques stages, il se lance dans la réalisation d’un faux documentaire intitulé Pierre 41, qui narre le récit d’un homme ayant arrêté de vieillir à 41 ans. En 2013, après avoir tourné quelques clips et plusieurs épisodes de web-séries  (dont Smash), un producteur lui propose de réaliser son premier long métrage : 16 ans ou presque. Trois ans après, c’est Rattrapage, puis en 2019, Docteur ?, un polar sur un médecin de nuit qui marque l’abandon des films d’ados par le cinéaste.

Deux ans après Un Homme heureux, sur un élu (Fabrice Luchini) dont la femme, (Catherine Frot) lui annonce sa transition, il sort  Mercato. Un film qui arrive sur les écrans précédé d’une presse très élogieuse. 

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