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« Un putain de salopard, T4 Le Rituel »
92 p.
18 €
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Thème
Max et Baïa réussissent à échapper à O Maneta après lui avoir subtilisé son magot. Rego est à leur recherche pour les ramener au Toucan. Herman confie à Christelle son projet d’aller retrouver le corps de sa fille dans la forêt pour y réaliser le rituel Kawarawa qui lui permettra de la retrouver par-delà la mort. Charlotte et Corinne recueillent au dispensaire une jeune femme souffrant d’une péritonite aiguë et son bébé.
Herman capture O Maneta. Il le contraint à le guider vers l’épave de l’avion pour y retrouver les restes de son enfant. Mali révèle à Magarida, Corinne, Max et Rego le secret de la naissance de Baïa. Celle-ci, Max et Rego partent à la poursuite du groupe mené par Herman pour forcer O Maneta à leur avouer la vérité. O Maneta n’a pas perdu espoir de fausser compagnie à tout ce petit monde et de récupérer son magot.
Points forts
On retrouve dans ce quatrième et dernier tome les ingrédients qui ont fait le succès des précédents : rythme endiablé ; humour décapant, personnages déjantés et attachants ; méchants cyniques et sans scrupules ; dépaysement total offert par cette plongée dans le Brésil des années 1970 ; décalage parfois déroutant entre la gravité des situations rencontrées – déforestation de la forêt amazonienne, maltraitance et exploitation des tribus indiennes, corruption et impuissance gouvernementale… – et un graphisme dont l’exubérance met comme à distance la dureté et la douleur.
A ces ingrédients, Le Rituel ajoute une dose nouvelle de gravité et d’intensité, qui gagne en épaisseur à mesure que le dénouement approche. Ce crescendo frappe aussi les personnages principaux chez qui l’on découvre par petites touches une profondeur et une complexité nouvelles. Cette évolution se produit d’une façon tout aussi imperceptible qu’irrésistible. Ce dernier tome évite ainsi l’essoufflement qui guette toute série qui se prolonge, au point d’en devenir, de mon point de vue, le meilleur.
S’il en avait été besoin, le dessin d’Olivier Pont aurait seul suffit à prémunir l’album contre tout risque de lassitude. Son extrême dynamisme, l’hyper activité des personnages principaux, son sens du cadrage tout en mouvement donnent le sentiment d’être plongé dans un grand huit dont on chercherait en vain la sortie. Très inspiré du dessin animé, il semble lui aussi progressivement gagné par une certaine gravité, comme pour accompagner le mouvement du scenario, offrant ainsi quelques jolies séquences menées sur un tempo où le hard rock cède élégamment la place au tango.
Quelques réserves
Il n’en est qu’une, qui ne tient en rien à l’album, mais à son chroniqueur. Je dois en effet avouer n’avoir qu’une connaissance très parcellaire de l’œuvre de Loisel : un souvenir de collégien de son Peter Pan, un feuilletage superficiel des premiers tomes de La Quête de l’oiseau du temps, plus récemment, une lecture rapide du début Grand Mort. Quant à Magasin Général, je ne l’ai jamais ouvert… Je crains donc ne pouvoir qu’imparfaitement rendre justice à la place qu’occupe ce Putain de Salopard au sein de l’œuvre monumentale de Régis Loisel.
Encore un mot...
Profitez de la superbe opportunité offerte par Un Putain de Salopard de découvrir l’univers de Régis Loisel d’une façon peut-être plus accessible pour ceux qui ne sont ni fan de Science-Fiction ou d’Heroïc Fantasy. Elle permet de s’immerger dans ce bel univers et pourrait vous donner des envies insoupçonnées de découvrir les autres pièces d’une œuvre majeure.
Enfoncez-vous avec les auteurs au cœur de la jungle amazonienne. Cette découverte d’une terre de passions et de violences vous emmènera également sur les traces d’une autre épave d’avion, elle aussi écrasée dans cette même jungle, mais quelques années auparavant. Vous savourerez ainsi le révérencieux clin d’œil adressé par les auteurs au très beau diptyque signé par Dany et Jean Van Hamme aux éditions Lombard en 1977 et 1997 : Histoire sans héros et sa suite Histoire sans héros, vingt ans après.
Une illustration
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L'auteur
Né en 1951, Régis Loisel commence très jeune à dessiner des personnages de Disney. Son aventure dans la BD commence en 1972 lorsqu’il s’installe à Paris et que sa première planche est publiée dans Les Pieds Nickelés Magazine. 1975 marque le début de ce qui restera comme son grand œuvre, avec la parution des premières cases de La quête de l’oiseau du temps. En 1990 démarre son adaptation très personnelle, très sombre et très originale de Peter Pan, déjà évoquée plus haut, aux éditions Vents d’Ouest. En 1998, la publication de Pyrénée, en collaboration avec Philippe Sternis, éd. Vents d’Ouest, enrichit avec bonheur son abondante bibliographie.
Olivier Pont est frappé tout jeune du virus du dessin. Après s’être formé au CFI Gobelins, il rejoint les studios Universal où il travaille sur plusieurs longs métrages. Il en profite également pour remporter le concours BD Fnac 1991 puis se lance dans la BD. En partenariat avec Georges Abolin, il crée plusieurs ouvrages : Kucek, 1993-1996, éd. Vents d’Ouest ; Où le regard ne porte pas, 2004, éd. Dargaud ; Totale Maîtrise, 2001-2007, éd Vents d’Ouest ; mais également Bouts d’ficelles, 2018, éd. Dargaud.
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