Les Navigateurs
202 p.
26,99 €
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Thème
Max, Arthur et Sébastien ont 11 ans lorsqu’ils se rencontrent à Clamart, rue du Panorama. Très vite, ils deviennent inséparables. Sébastien ambitionne de marcher sur les traces de son père, Arthur rêve de découvrir le monde sac au dos, Max se cherche. Fin août 1988, ils rencontrent Neige Agopian. Elle veut devenir photographe. Instantanément adoptée par la bande, elle disparaît 11 mois plus tard.
Vingt ans ont passé. Max, divorcé, père, écrivain, dirige un magazine littéraire édité par Sébastien. Amputé d’une jambe suite à un accident, Arthur n’a jamais quitté Clamart. Max reçoit un appel d’Arthur lui apprenant que Neige est revenue. Ils la retrouvent un soir à Clamart. Quelques jours plus tard, elle disparaît. Apparemment happée par une fresque peinte dans l’ancienne maison de ses parents par un certain Ferdinand Krebs.
Points forts
Une amitié. Indéfectible. Scellée au temps des promesses de l’adolescence, que rien ne pourra entamer. Ni les désillusions et l’alcoolisme d’Arthur, ni les trous de mémoire de Max, ni les difficultés professionnelles de Sébastien. Une amitié qui n’attendait que l’étincelle du retour de Neige pour raviver les rêves abandonnés au seuil de l’âge adulte.
Un amour. Eclos au son de Radio Head, Van Halen, Metallica et David Bowie. Grandi dans le secret et la lumière rouge d’une chambre noire de photographe. Magnifié mais aussitôt évaporé aux confins d’une nuit d’été.
Une rencontre. Avec des représentants des courants fantastiques et symbolistes de la peinture et de la littérature du début du XX° siècle : Pierre Mac Orlan, Odilon Redon, Jean Cocteau, Ferdinand Krebs. Avec des lieux emblématiques et souvent oubliés de cette époque : l’école de Barbizon, le château des brouillards de Montmartre, la grange de Saclay, siège de l’école de la Bièvre…
Une découverte. Celle d’une ville née de l’eau : Paris. Où Montmartre était une île, Montreuil un port et La Chapelle le détroit qui les reliait. Une ville bâtie sur la « Vieille Mer ». Une ville dont les véritables gardiens ont toujours été ceux qui vont sur l’eau : aujourd’hui la Brigade Fluviale ; hier la Police de la Navigation napoléonienne, la Hanse des Marchands de l’eau du Moyen-Age, les Nautes Gaulois. Et l’on fera un clin d’œil à Ingrid Astier qui, dans Quai des Enfers, éd. Gallimard, 2010 et Angle Mort, éd. Gallimard, 2015, nous fait découvrir le quotidien des policiers de la Seine.
Un scénario qui mêle adroitement ces différentes dimensions, voguant avec talent aux limites du réel et du fantastique, brouillant avec finesse la frontière entre ces deux univers, exploitant avec brio le thème du passage, emmenant le lecteur dans un voyage onirique et déstabilisant.
Un dessin dont le noir et blanc tout en vibrations et tension contenue crée une ambiance lourde et angoissante qui soutient magnifiquement le projet du scenario en contribuant largement à faire perdre ses repères au lecteur.
Quelques réserves
Lire Les Navigateurs constitue une forme de passage. Il faut accepter de se dépouiller d’une approche trop cartésienne pour se laisser happer par son atmosphère se moquant parfois du rationnel... Mais alors, quel plaisir !
Encore un mot...
Prenez le risque d’aller voir de l’autre côté des tapisseries tissées de fil de cuivre. Prenez le risque de croiser des araignées chasseuses de femmes enceintes. Prenez le risque d’être initiés par La Tête. Prenez le risque d’être assaillis par les mangles. Prenez le risque de recevoir le don de pouvoir respirer sous l’eau. Prenez le risque de partir sans être sûrs de revenir.
Une illustration
L'auteur
Fan de science-fiction, de comics et de rock depuis ses dix ans, guitariste, animateur dans une émission de radio consacrée à la BD et à la SF, Serge Lehman publie son premier roman en 1990, La Guerre des sept minutes, sous le pseudonyme de Karel Dekk. Il écrit également pour Le Magazine littéraire, Les Inrockuptibles, Le Monde diplomatique ou L’Humanité. En 2004, il adapte pour le cinéma la trilogie Nikopol d’Enki Bilal qui réalise lui-même le film Immortel, ad vitam. La Brigade Chimérique, éd. L’Atalante, 2009-2010, avec Fabrice Colin et Gess, marque véritablement son arrivée dans la BD. On notera dans sa production les remarqués Metropolis, première collaboration avec Stéphane de Caneva, éd. Delcourt, 2014-2016 ; L’Homme Gribouillé avec Frederik Peeters, éd. Delcourt, 2017-2018 ; Saint-Elme, toujours avec Frederik Peeters, éd. Delcourt, 2021-2024.
DESS en informatique et intelligence artificielle en poche, Stéphane de Caneva commence une carrière d’ingénieur tout en apprenant le dessin. En 2008, il saute le pas de l’illustration en collaborant à l’album jeunesse Horus, le pêcheur de Lune, éd. Biblio 142. Avec la publication de L’Affaire de l’auberge rouge, éd. DeBorée, il rentre vraiment en BD. Très inspiré par les comics et le cinéma, il travaille sur Sept clones, éd. Delcourt, 2011. A noter qu’il réalise seul le scenario et le dessin de la série 100 Milliards d’Immortels, éd. C-Comics, 2016-2018.
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