Titeuf, Tome 17 : la grande aventure

TITEUF ECOLOGISTE
De
Scénario et Dessins : Zep
Editions Glénat -
64 pages -
10,95 €
Notre recommandation
3/5

Infos & réservation

Thème

« La Grande Aventure » est le 17ème album des aventures de Titeuf, le jeune garçon imaginé par Zep au début des années 90. Dès le premier album, cette série a connu un énorme succès aussi bien chez les jeunes lecteurs que chez leurs parents. La recette de ce succès : Zep a trouvé l’alchimie de la modernité. Il confronte avec bonheur la naïveté de l’enfance au paradoxe de l’hyperconnexion. Titeuf et ses amis sont conscients d’à peu près tous les problèmes du monde moderne, mais y jettent leur regard d’enfant. Cela crée un regard décalé et drôle sur tous les sujets d’actualité de notre monde moderne, et aucun n’est évité, même les plus sensibles. Mais Zep n’y donne pas une touche morale. Il dit juste aux parents, tiens voilà à quoi peut ressembler la vie de vos enfants, avec beaucoup d’humour pour faire passer l’angoisse éventuelle.

Dans ce dernier opus, Titeuf part en colonies de vacances « vertes ». L’occasion pour lui de découvrir l’écologie, les activités « Nature », les joies du camping et de se faire plein de nouveaux amis. Si son fidèle compagnon, Manu, l’accompagne dans cette aventure campagnarde, tous les autres personnages sont des nouveaux venus dans la galerie « Titeuf ». Avec une mention spéciale pour les animateurs de cette colonie de vacances, qui constituent la plus jolie nouveauté de cet album. Il y a Shirley, l’Anglaise écolo qui n’hésite pas à manger des sauterelles, Rufus, l’adepte du piercing, Yann, le beau gosse dont toutes les filles raffolent, et la jolie Louanne, dont Titeuf va, bien sûr, tomber amoureux.

Points forts

Pour quelqu’un comme moi, qui n’avait plus lu d’aventures de Titeuf depuis quelques années, ces retrouvailles sont plutôt positives. Zep n’a rien perdu de son dynamisme pictural, de son humour décalé et de sa perception de l’enfance moderne. La lecture est agréable, sans temps mort, et la recette des gags successifs qui rythment le récit fonctionne ici comme dans mon souvenir des premiers albums. La nouveauté, pour moi, est de trouver en plus de jolis moments de poésie, dont je n’avais pas le souvenir, comme ce passage de l’observation d’une biche, qui est une très jolie réussite graphique (voir l’image associée à cette chronique).

Globalement, on a l’impression que Zep est plus attentif à la construction graphique de ses histoires. Les décors et les couleurs sont soignés et donnent beaucoup de fluidité aux récits. Les personnages sont très maîtrisés, même les petits nouveaux, et les expressions des visages de ces enfants sont toujours un vrai régal.

Quelques réserves

Classiquement, dans une série comme celle-ci, qui en est à sa 17ème histoire, il y a un risque réel de lassitude. Zep applique les recettes de son succès, avec constance, et même le nouvel environnement de cette histoire ne diminue pas complètement ce risque. On commence à être habitué aux états d’âmes de Titeuf, à ses crises de préadolescence et à ses émois amoureux. Cela fait certes une histoire, mais c’est toujours un peu la même.

Encore un mot...

SIMPLEMENT UN TITEUF DE PLUS

Il ne faut pas bouder son plaisir de retrouver ce sympathique garnement. J’aimerais rentrer dans le cerveau d’un fidèle lecteur de la série, qui avait, par exemple, une dizaine d’année au moment du premier Titeuf, et qui continuerait à le lire 30 années plus tard, alors que lui-même est peut-être devenu parent. Contrairement à leurs lecteurs, les héros de papier vieillissent rarement, et c’est encore plus étrange pour les éternels enfants. Après tout, Titeuf a une trentaine d’année et il les porte plutôt bien. C’est une preuve, s’il en fallait, du talent de Zep, que d’avoir non seulement trouvé la recette du succès, mais également de l’avoir maintenue dans le temps. En tant que créateur, Zep a essayé de sortir de Titeuf, en proposant des projets radicalement différents, plus adultes, mais le succès a été moins probant, le ramenant, encore et encore, à son enfant à la coiffure improbable. C’est la malédiction du succès, une malédiction relative, mais qu’ont connue beaucoup d’auteurs.

Une illustration

L'auteur

Zep est un auteur majeur de la bande dessinée. Il a reçu en 2004 le Grand Prix de la ville d’Angoulême. Il donne naissance à Titeuf par hasard, sur un carnet de croquis, alors qu’il dessine des souvenirs d’enfance ! La première planche est publiée dans un fanzine et, à sa lecture, Jean-Claude Camano des éditions Glénat lui propose de l’éditer. Le succès est croissant et devient rapidement un véritable phénomène du monde de l’édition. Plus de 20 millions d’albums de Titeuf ont été vendus, et il est publié dans plus de 25 pays, dont la Chine, la Corée ou le Brésil... En 2001, Zep publie Le Guide du zizi sexuel avec Hélène Bruller. Adressé à un public adulte, Zep publie en 2009 Happy Sex chez Delcourt suivi de Happy Girls, Happy Rock, Happy Parents et finalement Happy Sex 2. En septembre 2013, avec la parution d’Une histoire d’hommes, Zep propose, dans un tout autre registre, un album au graphisme ouvertement réaliste dont la thématique dresse l’inventaire des passions et des désirs enfouis d’un groupe d’ex-musiciens. De novembre 2014 à avril 2018, il anime régulièrement le blog « What a wonderful world ! », hébergé sur le site internet du quotidien Le Monde. Ses strips sont ensuite repris et publiés en album chez Delcourt en octobre 2015. La même année, outre le 14e tome de Titeuf : Bienvenue en adolescence ! Zep publie en novembre chez Glénat un ouvrage érotique dessiné par Vince : Esmera. En 2016, Zep poursuit son exploration de récits aux dimensions plus réalistes avec Un bruit étrange et beau, une œuvre qui s'apparente à une ode à la liberté et à la simplicité. En 2018, il flirte avec la science-fiction et l'ésotérisme dans The End et l'année suivante, il scénarise Paris 2119 avec Dominique Bertail au dessin.

Commentaires

Léo
mar 09/01/2024 - 08:49

Trop cool la bd

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