Le Dépisteur
48 p.
14,95 €
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Thème
Au lendemain de la seconde guerre mondiale, le terme de « dépisteur » désignait une personne en charge de retrouver des enfants juifs cachées dans des familles françaises pour échapper à la déportation. Dans Le dépisteur, nous sommes en 1951 et Samuel est l'un d'entre eux. Sa mission ? Retrouver un enfant laissé à un an à Saint Cirq-Lapopie, aux portes du Lot.
Mais Samuel, rescapé des camps, hanté par ses souvenirs, n'est pas le bienvenu. Il ne renonce cependant pas à son enquête, recherchant dans les environs de ce village dont les plaies cicatrisent lentement, les traces de vie de cet enfant dont personne ne semble vouloir garder le souvenir. La Tondue est le premier des deux tomes de cette aventure, c'est aussi, sans doute, un personnage clé dans cette recherche.
Points forts
Probablement largement méconnue, l'histoire de ces anciens scouts de confession juive, devenus adultes et "dépisteurs" d'enfants dont la trace des familles d'accueil a été perdue, est en soit tout à fait intéressante.
Elle se déroule dans le cadre joliment restitué de Saint Cirq-Lapopie, dont beaucoup d’habitants portent encore les stigmates de l'Occupation - sans que l'on sache qui fut résistant, collaborateur ou simplement victime d'une passion amoureuse -, comme cette femme et son enfant rejetés de tous, "La Tondue".
Les époques et les souvenirs se mêlent, composant une intrigue entre neige et soleil, dont on ne sait comment elle va pouvoir se démêler, tant les passions restent vives et la quête de Samuel inopportune dans un tel contexte.
Quelques réserves
Ce premier tome pose le cadre et de multiples questions, sans apporter beaucoup de réponses. Alors, inévitablement, si le trait, la couleur et le scénario sont de qualité, on reste un peu sur sa faim !
Encore un mot...
Voici une aventure en deux tomes qui aurait sans doute gagné à être publiée en un seul ! Le sujet, son traitement scénaristique et graphique, révèlent de façon subtile les noms dits de cet après-guerre, les tourments intérieurs des personnages, les silences et violences qui ne se conjuguent pas qu'au passé.
Il faudra sans doute attendre la parution du tome 2 pour prendre un parti plus explicite sur cette bande dessinée. A suivre donc !
Une illustration
L'auteur
Antoine Ozanam est scénariste de bandes dessinées. Ses nombreuses histoires sont publiées dans différentes maisons d'éditions, dont Casterman, Le Lombard ou Glénat. Sa production est très diverse, souvent délivrée en plusieurs volumes comme la série Klaw - une aventure dans le genre "fantastique" ou les scénarios des versions en BD de biographies historiques, comme Le journal d'Anne Franck, ou La vie de Lénine.
Belge, Marco Venanzi est auteur et dessinateur de BD. Les amateurs de la série Masquerouge, des aventures d'Alix (dont il est un suiveur, dessinateur et scénariste), ou encore de bandes dessinées historiques (avec Alix encore, Jehn, et Hidalgos), connaissent son style épuré et précis qui accorde une grande importance à la précision des décors, en particulier l'authenticité des restitutions architecturales. Son travail de coloriste, trempé dans la gouache, est aussi investi dans les illustrations, la presse et la publicité.
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