Mur/Mure
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Thème
Une rencontre entre deux voisins, Machine, pianiste, et Machin, inventeur reclus et misanthrope, séparés par une fine cloison et par bien d’autres choses.
Ils s’exaspèrent mutuellement, avant d’inventer un joyeux mode de relation amoureuse qui se distingue du reste du monde, précisément parce qu’ils construisent leur propre univers a priori débarrassé de toutes les formes de parasitages sociaux, dans un cadre mental qui n’appartient qu’à eux, manière de rappeler que l’amour reste toujours à inventer.
Points forts
Une intrigue très bien construite, servie par une écriture pertinente et fine, qui laisse aux personnages leur expression naturelle, chacun dans le déroulé de sa vie, dont une partie seulement est mis en scène, laissant au public le soin d’imaginer l’avant et l’après.
Des comédiens très à l’aise dans leur interprétation, ce qui fait sonner juste les échanges et donne le contour des protagonistes sans rendre nécessaire de grands développements autobiographiques concernant leur passé.
Un décor mouvant et adapté à chaque scène pour que le théâtre reste du théâtre, avec sa machinerie et ses changements surprenants.
Les questions posées sur ce qui constitue la relation amoureuse sont à la fois très contemporaines et universelles, ce qui donne un spectacle dont l’actualité ne s’émousse pas.
Quand l’humour s’allie à une forme de poésie, l’effet d’authenticité des dialogues capte l’intérêt des spectateurs, qui vivent les situations avec les personnages sans nom, puisque l’histoire de Machin et Machine concerne tout le monde.
Quelques réserves
Aucune.
Encore un mot...
Si la peur du « qu’en dira-t-on » a pu freiner bien des élans amoureux qui n’ont pas su coïncider avec les normes sociales en cours, l’histoire de Machin et Machine ne correspond à rien d’attendu, de conformiste ou de trivial.
A travers une cloison, les mots ne s’embarrassent pas d’hypocrisie et les regards ne jaugent pas l’autre. Ainsi, les sentiments naissent sans être perturbés par les projections des uns et des autres, par les codes vestimentaires et les préjugés. Ce drôle de couple n’entend pas ressembler à ce qui est préconisé par les réseaux sociaux, ni par les manuels du bon goût et du bien penser.
Leur quête donne l’occasion de saisir ce qui tisse le lien amoureux malgré et grâce au fait que Machin et Machine ne peuvent ni se voir ni se toucher avant que l’évidence sentimentale ne s’impose à eux. Ce paradoxe sert de fil rouge à une intrigue aussi désopilante qu’iconoclaste, brisant bien des clichés, notamment celui de « l’homme aux Santiag’s » qui semble être le nouvel avatar du “chaud lapin“.
Une phrase
« En adaptant “Un peu, beaucoup, aveuglément” pour le théâtre, mon objectif principal est de conserver cette atmosphère singulière, à la fois intime et burlesque, tout en tirant parti des possibilités uniques que le théâtre peut offrir. Le langage scénique permet d’explorer avec profondeur la distance et la proximité, de révéler les non-dits et de rendre palpables les silences. Le mur, élément clé de l’intrigue, prend une dimension encore plus symbolique sur scène : il devient à la fois une barrière physique et une métaphore puissante des obstacles émotionnels et des peurs qui freinent nos relations humaines. […]
La relation entre Machin et Machine, incarne les paradoxes de notre existence moderne : le désir d’isolement face à l’envie irrésistible de se connecter à autrui, la peur de l’inconnu et l’espoir que l’amour véritable puisse transcender toutes ces barrières. » (Lilou Frogi)
L'auteur
Actrice et scénariste française, Lilou Fogli est née le 9 mars 1981 à Marseille. Après des études de finances, elle change de voie pour devenir comédienne.
Diplômée avec les honneurs de l’Actors Studio Drama School à New York en 2007, elle s’installe à Paris la même année pour exercer son métier. Elle est parfaitement trilingue (français, anglais et espagnol), pianiste et sportive. Elle mène de front une triple carrière d’auteur, de réalisatrice et d’actrice pour le cinéma, la télévision et le théâtre.
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Commentaires
Une merveilleuse et attendrissante pièce de Théâtre. Je n’avais pas réalisée qui c’était Lilou Fogli qui jouait du piano et je tenais à la féliciter pour sa très belle prestation. Bravo pour tous les comédiens.
Une délicieuse soirée. Merci. 😊
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