
Les fourberies de Scapin
Infos & réservation
Thème
Les deux amis, Octave et Léandre, ont chacun épousé en secret deux jeunes femmes de naissance inconnue dont ils étaient tombés follement amoureux. Et cela sans le consentement de leurs pères respectifs !
Heureusement, Scapin, valet rusé et généreux, reprend du service pour faire triompher la jeunesse et l’amour véritable !
Points forts
Il s’agit pourtant d’une véritable interprétation, parfaitement réussie, et le cas est suffisamment rare au théâtre pour être mentionné. On rit non seulement du texte de Molière, mais de son appropriation jubilatoire par cinq comédiens de haut vol. Pour autant, aucune vulgarité ni exagération grimacière qui nuiraient à l’original dans cette version enlevée. Il y a de la Commedia dell’ Arte et du théâtre de tréteaux, de la comédie musicale et du Feydeau dans ce Scapin-là.
Les dialogues sont parfaitement restitués, les personnages précisément campés, et même la double distribution qui, avant que la pièce ne commence, pouvait faire craindre le pire (Léandre et Octave jouant en même temps leurs deux pères, Géronte et Argante), est parfaitement réussie et crédible.
Une tension joyeuse saisit les spectateurs dès les premières tirades et ne les lâche qu’à la fin : un grand bravo à cette Troupe de l’éternel été !
Quelques réserves
- Pour moi, la seule : la petite litanie à la guitare sur scène pendant que les spectateurs s’installent n’est pas très convaincante.
Encore un mot...
La force d’une œuvre d’art se mesure à son potentiel à être ré-interprêté voire “imité“ : ainsi Picasso a-t-il imité Goya et Cézanne, Mozart a repris des thèmes de Bach, Joyce a interprété Hombre et le mythe d’Ulysse. Sans vouloir comparer la production de ce Scapin à ces illustres exemples, il s’agit d’une interprétation réjouissante d’un des plus grands classiques du théâtre français.
Le plus (pour le Lucernaire) : la salle est le Théâtre noir, au premier étage, on n’est pas obligé d’escalader jusqu’au Paradis!
Une phrase
- Géronte : « Mais que diable allait-il faire dans cette galère !
L'auteur
En 1671, le Palais Royal où réside la compagnie de Molière est en travaux. Cela ne permet pas de représenter des pièces à machinerie compliquées ni des comédies-ballets. Molière doit écrire une pièce simple par les situations et la mise en scène. Pour ce faire, il s’inspire de la Commedia dell’arte : des personnages stéréotypés dressent, dans une intrigue assez simple et triviale, un tableau satirique de la société : des jeunes gens s’aiment innocemment et des maîtres naïfs se voient manipulés par des valets rusés.
Si elle semble par son genre (la farce), être une pièce mineure de l’œuvre de Molière, elle en représente au contraire un sommet, au point que Les Fourberies sont devenues, après la mort de Molière, l’une de ses pièces les plus connues et représentées partout dans le monde !
Ajouter un commentaire