Derrière tes paupières
Durée : 1h45
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Thème
D’un seul coup, Eléonore se retrouve complètement figé au milieu d’une conversation. Elle récupère la gestuelle mais pas la parole. Son médecin neurologue propose alors un aide de vie d’un genre nouveau : un être organique, mi humain, mi végétal, un humanoïde censé ressentir ce que ressent Eléonore et exprimer ses pensées.
Points forts
● Les questions posées par Pierre-Yves Chapalain sont à la fois universelles et d’actualité : qu’est-ce qui résiste à l’oubli ? Comment retrouver la parole perdue ? Les victimes de la maladie d’Alzheimer (dont la journée mondiale était le 21 septembre) sont de plus en plus nombreuses et visibles. La maladie ne se guérit pas mais elle se soigne. A partir de là, comment vit-on avec ?
● Pour Eléonore, cette retraite silencieuse et involontaire lui permet de reconfigurer son monde et se réapproprier sa propre langue.
● La privation de parole chez un des membres d’une famille libère celles des autres. Ils mènent ce combat pour aider Eléonore à retrouver la parole, mais également avec la volonté d’exister et de « prendre la parole » à leur tour.
● Les nouvelles technologies, l’Intelligence artificielle, occupent une grande place dans le spectacle. Sont-elles une solution ou une entrave ? L’homme peut-il un garder le contrôle où les robots finiront-ils par lui échapper ? Les personnages tombent sous le charme de cet étrange « aide de vie » qui finit par trouver sa place parmi les humains.
Quelques réserves
● Le texte prend parfois des chemins de traverse qui l’éloignent de son sujet et que le spectateur a du mal à suivre. Même si la famille est à juste titre omniprésente et avec elle ses déchirements, la résurgence de certaines querelles, entre Maya et sa nièce Caddy par exemple, même si elle est le signe d’une libération – enfin – de la parole, semble artificielle.
● Le livret repose sur une succession de monologues (plus ou moins longs) qui nuisent parfois au rythme de la pièce.
Encore un mot...
Vive les séances de 19h (ou 20h) dans les petites salles des grands théâtres. Elles permettent de proposer au public des pièces ambitieuses produites avec des moyens intéressants : textes, scénographie, distribution … avec un prix de place très raisonnable pour les fans de théâtre.
Une phrase
Eléonore : « Gabriel, quelle agitation, ça ne t’a pas trop fait peur j’espère, hein Gabriel, tu ne dis rien ? Pas encore, c’est bien, tu as le temps, ne sois pas pressé, prends le temps, laisse venir les mots à toi, laisse-les éclore. Mais à la fin des fins, ne leur fais pas dire n’importe quoi. L’avenir est au nord du langage. »
L'auteur
● Pierre-Yves Chapalain est auteur, metteur en scène et comédien.
● Il joue dans les premières créations de Joël Pommerat (LA référence actuelle d’un théâtre populaire et de qualité) avant de monter sa compagnie, le temps qu’il faut, en 2008.
● Parallèlement à ses productions, il écrit également pour les autres.
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