Lettres d’excuses

La verité est la meilleure des excuses
De
Patrick Chesnais
Collaboration artistique : Emilie Chesnais
Durée : 1h15
Avec
Patrick Chesnais
Notre recommandation
4/5

Infos & réservation

Le Lucernaire
53 rue Notre Dame des Champs
75006
Paris
01 45 44 57 34
Du 18 septembre au 10 novembre, du mardi au samedi à 20h, le dimanche à 17h

Thème

  • Patrick Chesnais explique avoir « eu envie d’écrire des lettres à des personnes que j’aime ou que j’ai aimées. Très vite, ces missives sont devenues, je m’en suis rendu compte, des lettres d’excuses ».
  • La première s’adresse à son fils, Ferdinand, mort à 20 ans dans un accident de voiture provoqué par un chauffard sous l’emprise de l’alcool. C’est celle d’un père effondré, qui s’excuse de ne pas l’avoir protégé et qui aurait tellement voulu le voir grandir.
  • Les autres, une petite vingtaine, sont adressées à des proches, des amis, la famille, la vie, la vieillesse, des institutions, la mort, des événements ... Y alternent un sens du tragique et de la comédie sous des formes diverses. Et le spectacle se termine par une lettre à son petit-fils, Eliot, neuf mois, dont la photo s’affiche en fond de scène.
  • « Le genre épistolaire est à la fois spectaculaire et intime et, comme au music-hall, j’y fais se succéder avec irrévérence le tragique et le burlesque, ce qui est depuis toujours mon terrain de jeux préféré. Est-ce que ça valait la peine de s’excuser ? Je ne sais pas … Mais je peux bien vous l’avouer, quand je me suis excusé dans ma vie, c’était une façon de dire que, finalement, je n’avais pas tort. A vous de voir … » écrit Patrick Chesnais dans une ultime pirouette.

Points forts

  • L’acteur rejoint ici l’auteur du livre Lettres d’excuses paru en 2023, qui regroupe un grand nombre de lettres dont il lit une sélection sur scène. Il le fait avec une grande humanité, en se livrant avec la pudeur d’un homme qui voyage dans ses souvenirs.
  • C’est touchant, drôle, triste, poétique comme la vie, faite de douleurs et de joies. Le bonheur y côtoie le chagrin et l’amertume l’espoir, avec la nostalgie d’un homme de 77 ans qui nous ballade dans son intimité et les anecdotes qui ont marqué sa vie.
  • Les mots sont justes et font mouche. On y retrouve à la fois le comédien désabusé et nonchalant et le clown triste ; on y découvre l’homme, qui n’a pas peur de se mettre à nu.

Quelques réserves

  • Il est toujours frustrant de voir un comédien lire un texte plutôt que de l’interpréter. Certes des lettres sont faites pour être lues mais le théâtre pour y jouer. Il est vrai que Patrick Chesnais lit bien, et même très bien, et la lecture va bien à son jeu tout en demi-teinte. Peut-être se souvient-il avoir interprété dans La lectrice, l’excellent film de Patrick Deville, un PDG à qui Miou-Miou venait faire la lecture ? Mais quand, levant par moment le nez de ses feuilles, il s’agite et fait l’acteur, c’est encore meilleur !

Encore un mot...

  • « Les motifs de s’excuser sont infinis. Quand on a commencé à s’excuser, on ne s’arrête plus. Mais suis-je si coupable ? C’est sûr, j’aurais pu faire mieux, mais bon, j’ai fait ce que j’ai pu, plus ou moins bien » nous dit-il. Une sorte d’épitaphe !

Une phrase

  • « Jack Nicholson tournait un plan-séquence. Cela faisait des jours qu’il était sur cette scène. L’expression torturée de Nicholson jaillit avec une force hallucinante. Je n’y croyais pas mais si, c’était bien mon rire que j’entendis. Mon « I am sorry » s’écrasa comme une bouse dans un silence effrayant ».
  • « Pour la première fois, j’entends parler de mon âge. Ma grand-mère vous adore depuis qu’elle est toute petite ».

L'auteur

  • Patrick Chesnais, né en 1947 en région parisienne, est acteur, réalisateur, dialoguiste, scénariste et écrivain.
  • Il entre à 18 ans au Conservatoire de Paris, obtient le premier de comédie et se consacre au théâtre, puis au cinéma.
  • Il remporte un César (la Lectrice, de Michel Deville en 1989) et un Molière (Cochon d’Inde, de Sébastien Thiery en 2009).
  • Il a tourné dans plus de 90 films et joué dans plus de 60 pièces.

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