La solitude du coureur de fond

Une bien belle course !
De
D’après le roman d’Alan Sillitoe
Mise en scène
Patrick Mons
Avec
Patrick Mons
Notre recommandation
4/5

Infos & réservation

Le Funambule Montmartre
53, rue des Saules
75018
Paris
01 42 23 88 83
Jusqu’au 10 novembre 2024. Du mercredi au samedi à 19h ou 21h. Dimanche à 18h. ou 20h

Thème

  • Enfermé dans une maison de correction, Colin Smith est choisi par le directeur pour représenter l’institution lors d’une course de fond, et entrer ainsi dans la voie de la réhabilitation. 

  • Au gré des entrainements, instants de solitude et de liberté exceptionnels pour un prisonnier, dans la campagne matinale, livré à ses seules ressources physiques et morales, il songe à sa vie hasardeuse de prolétaire, à sa malchance de cambrioleur de boulangerie qui a fini par se faire pincer bêtement, à l’ironie de la promesse dont est grosse une éventuelle victoire. 

  • Il réfléchit aussi à ce que courir signifie, à ce que lui apporterait un exploit qui donnerait une telle satisfaction au directeur et à tous ces messieurs respectables. Le jour de la course il laisse d’abord loin derrière lui Gunthorpe, coureur de l’école rivale, puis décide de se battre lui-même.

Points forts

  • La brutalité ironique et grinçante d’un texte tout de réalisme social : la langue simple, parfois argotique et toujours ciselée est celle des vaincus d’un système économique et social qui ne leur donne aucune place tout en offrant la qualité d’un récit passionnant. Elle sonne juste.

  • L’interprète livre une véritable performance : il s’efforce, court, souffle, halète et virevolte pendant presque tout le spectacle, sans cesser de parler. Le spectateur, lui, en a le souffle coupé.

  • Un jazz allègre ou doucement mélancolique accompagne et scande les différents moments du récit et de l’action.

  • A eux seuls les éclairages donnent corps à l’environnement - la campagne glacée du petit matin, la boulangerie cambriolée - et aux sentiments exprimés par l’acteur (la solitude infinie, le défi, le triomphe personnel).

Quelques réserves

  • Le début un peu lent rend difficile l’entrée dans le spectacle.

Encore un mot...

  • Typique du héros de la littérature prolétaire, Colin Smith est un working class heroe, une sorte d’antihéros donc, prisonnier et victime de son appartenance sociale. Désabusé et révolté, il porte sur la société et sur l’establishment, un regard cynique et désabusé. 

  • Son choix final est celui de la dignité recouvrée : « Tout homme est ce coureur solitaire, surtout quand il a choisi la révolte » disait Jean-Louis Bory à propos du film de Tony Richardson (1962).

Une phrase

  • « Dans une course de fond vous pouvez toujours doubler sans que les autres puissent sentir l’odeur de votre hâte. »

  • « J’ai l’impression d’être à la fois le premier et le dernier homme sur terre, décidé à me battre moi-même avant la fin de la journée. »

L'auteur

  • Le spectacle est tiré d’une nouvelle d’Alan Sillitoe, écrivain britannique appartenant au groupe des Angry young men, jeunes hommes en colère, auteurs dramatiques et romanciers des années 1950 qui firent triompher sur scène un réalisme social sans concession.
  • Issu d’une famille ouvrière (il a commencé à travailler à 14 ans), Alan Sillitoe relève la tradition du roman prolétaire en lui insufflant une verve contestataire. La solitude du coureur de fonds valu à son auteur le prix Hawthornden en 1959 et la nouvelle fut adaptée au cinéma par Tony Richardson en 1962, sur un scénario écrit par Sillitoe lui-même. 

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