Polar Park
Arte.TV puis Arte : 1saison (6x52)
Sortie : octobre 2023(Arte TV) puis 2 et 9 novembre 2023(Arte)
Infos & réservation
Thème
Polar Park est un spin off du film Poupoupidou sorti en 2011 : la série est non seulement écrite par le même créateur, mais est aussi jouée par les mêmes interprètes.
C’est au cœur du Jura, plus précisément à Mouthe, village le plus froid de France, que ce thriller décapant et à l’humour décalé va entraîner nos 2 héros : David Rousseau, écrivain en manque d’inspiration et l’adjudant Louvetot.
L’ambiance verglacée mais aussi ouatée (neige oblige) de cette Norvège française va imprimer une cadence très particulière par son rythme au déroulé du thriller et capter l’attention totale du spectateur.
« Le choix de la saison avec la neige omniprésente confère à la série un statut de noir et blanc, lui donnant toute sa poésie car tout devient tableau » … dixit le créateur.
Il en est de même du son, à la fois étouffé par le manteau neigeux et hyper sensible.
Points forts
Le texte parfaitement ciselé donne aux dialogues un effet saisissant d’humour.
Dans cette ambiance de froid polaire, le duo d’acteurs Rouve/Gouix n’est autre que jubilatoire ; on le doit au décalage de ces 2 personnages si éloignés l’un de l’autre, loufoques mais non farfelus car tout à fait crédibles et ce même si tout dans cette histoire est improbable.
Les autres acteurs tout aussi improbables sont remarquables ; du professeur de lettres minaudant, au bibliothécaire au comportement bizarre, à la chanteuse country, sans oublier les moines qui nous renvoient de par leur côté mystérieux au Nom de la rose. Et quel plaisir de retrouver parmi eux, Jean Claude Drouot !
Magnifique décor naturel, certes, mais aussi celui de l’esthétisme des scènes de crime. Chacun des meurtres reconstitue un tableau ou une sculpture ; le soin, la précision apportés alors en sont époustouflants ; c’est une entrée au musée depuis son domicile. Quant à l’accompagnement musical qui les environne, c’est un pur délice, qui donne envie de fouiller le générique pour en connaître les compositeurs.
L’esthétique en est d’autant plus aiguë qu’il y a cette opposition entre l’horreur des crimes et la beauté des tableaux.
D’ailleurs cette série cadre les évènements à la manière d’une composition picturale.
Quelques réserves
A noter que la prise de son, malgré les raisons données par le réalisateur, peut se révéler imparfaite (et quel dommage !) pour une bonne compréhension.
Quant au 5ème épisode, trop long, trop explicatif, il fait faiblir l’intérêt du récit.
Encore un mot...
Il s’agit ici d’une authentique série : à partir du film, un nouveau développement s’est fait, respectant l’idée de base ; les auteurs ont entrepris un nouvel enrichissement, lié au fait qu’il y ait plusieurs scènes de crimes à la différence du film qui n’en comportait qu’une (en l’occurrence l’épisode Marilyn, qui avait donné son titre au film) offrant ainsi de nouvelles projections artistiques. Cette série devient un véritable thriller. Un rapprochement est à faire avec Fargo des frères Coen, lesquels sont partis du film pour en tirer une série respectant comme ici toutes les règles du genre.
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