NOTRE- DAME, LA PART DU FEU

Qui trop embrase, mal éteint !
De
Hervé Hadmar
Série française
NETFLIX : 1 saison (6x52’)
Sortie : 19 Octobre 2022
Avec
Roschdy Zem, Alice Isaaz, Simon Abkarian, Caroline Proust …
Notre recommandation
3/5

Infos & réservation

Thème

L’incendie de Notre-Dame de Paris survenu le 15 avril 2019 a donné lieu au film  Notre-Dame brûle de Jean Jacques Annaud sorti en 2022 et chroniqué dans Culture-Tops le 16 mars 2022 par Dominique Poncet, dont voici ci-dessous le lien : https://www.culture-tops.fr/critique-evenement/cinema/notre-dame-brule

Aujourd’hui c’est NETFLIX qui propose  Notre-Dame, la part du feu  mini-série en 6 épisodes de Hervé Hadmar.

Là où Jean Jacques Annaud faisait de Notre-Dame le personnage principal de son film dont il suivait le «destin» avec rigueur et précision, la série de NETFLIX choisit de suivre le destin d’un certain nombre de personnages des plus proches (sapeurs-pompiers, journalistes) aux plus éloignés, littéralement percutés par ce drame qui suspend le temps.

On se souvient que l’annonce de cet incendie nous avait tous plongés dans un état de sidération, comme l’ont fait l’attaque du 11 septembre 2001 ou la mort de lady Di (dans la série on évoque la mort de Michaël Jackson) tant ces évènements étaient et sont toujours inconcevables : la série part donc de la trace laissée par ce choc à travers le destin des protagonistes.

Points forts

Pour mettre en scène un évènement que tout le monde a vécu en direct sous un flot d’images prises sous tous les angles, quand il s’agit de naviguer entre l’exactitude des faits connus de tous d’une histoire dont on sait la fin et qui (fort heureusement) n’a pas fait de victimes, face ainsi à l’absence de suspens, NETFLIX  a choisi délibérément le biais de la fiction romanesque pour ne pas dire flamboyante pour faire naître l’émotion, en prenant des personnages totalement imaginaires pour porter le récit, comme l’avaient déjà fait James Cameron pour TITANIC ou Oliver Stone pour VOL 93 et Cédric Jimenez avec NOVEMBRE. 

L’éloignement du réel permet de mettre les épreuves et les sentiments que connaissent ces personnages en résonance avec Notre-Dame, symbole qui ne peut laisser indifférent et que chacun s’approprie pour se dire « Je suis Notre-Dame » comme on a pu dire « Je suis Charlie ».

Quelques réserves

 Certes, si l’éloignement du réel et de l’exactitude permet, en toute liberté narrative, de pousser les curseurs de l’émotion, pousse aussi ceux de l’invraisemblance et du n’importe quoi, d’autant que le procédé narratif du départ ne fonctionne pas pour tous les protagonistes ; pour certains d’entre eux ce qui se passe ce jour-là aurait pu tout aussi bien arriver n’importe quel autre jour : dès lors l’artifice devient pesant et la ficelle un peu grosse.

Ainsi peut-on dire en forme de clin d’œil « Qui trop embrase, mal éteint ».

Encore un mot...

Le Général des pompiers ( interprété avec brio par Roschdy Zem) arrivant sur le parvis de Notre-Dame demande à la Colonelle (interprétée par Caroline Proust) responsable des opérations sur place de lui faire un point : « Deux hommes sont entrés à l’intérieur » dit-elle, «C’est trop dangereux, il faut les faire sortir» répond le Général, « Danger connu et accepté » répond la Colonelle et d’ajouter «Il s’agit de Notre-Dame» à quoi le Général répond « On peut réparer les bâtiments, mais on ne peut pas réparer les hommes »… et plus tard, au moment où les deux tours sont menacées par les flammes et que les cloches risquent de s’effondrer entraînant tout l’édifice, la décision d’envoyer des hommes est encore plus dangereuse, la Colonelle revient à la charge et dit « Notre-Dame appartient à tous, croyant ou non croyant, on doit la sauver ».

Enfin,  à la fois dans le film de Jean Jacques Annaud et dans la série de NETFLIX les images de feu au plus près du brasier, nous montrent s’il en était besoin l’incroyable courage et le dévouement de nos pompiers auxquels ces deux œuvres rendent un hommage mérité.

Pour finir, en cette période de « relativité » voir le film et la série donnera probablement envie à de nombreux spectateurs de  revisiter la Cathédrale une fois reconstruite et donc de bonnes raisons d’attendre 2024 en contemplant les échafaudages !

L'auteur

Olivier Bocquet et Hervé Hadmar.

Olivier Bocquet, scénariste de dessins animés et Hervé Hadmar, le réalisateur, qui a réalisé avec Marc Herpoux des séries télévisées : Les Oubliées en 2008,  Pigalle la nuit en 2009, Les Témoins en 2014, ont collaboré avec Romain Gubert.

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