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Réédition du premier roman de Jean Raspail, paru en 1958. Encore de nos jours, le meilleur guide, malicieux et tendre, pour un voyage au Pays du Soleil Levant
De
Jean Raspail
Sept Cavaliers
Parution originale en 1958
Nouvelle parution le 5 décembre 2025
280 pages
25 €
Notre recommandation
5/5

Infos & réservation

Thème

À mi-chemin du vade mecum pour voyageurs et du conte philosophique, voici la réédition d’un premier roman de Jean Raspail. Établi au Japon pendant un an dans le mitan des années 1950, l’auteur décrypte la société et les usages japonais. Il aurait pu présenter son texte sous forme d’essai ou de guide de voyage, mais Raspail choisit le format du roman, ce qui lui permet d’exposer ses personnages à toutes sortes de situations cocasses nées de la confrontations des Occidentaux avec la civilisation japonaise.     

Points forts

C’est drôle, malicieux, parfois épicé. Le lecteur se délecte des aventures drolatiques de ce groupe de touristes de luxe, un général français, un milliardaire américain, une bigote évangéliste…, désarçonnés par un Japon en train de secouer le joug de la tutelle américaine établie après la guerre, sous la férule de McArthur. Bien loin d’un exotisme de pacotille à la façon de Pierre Loti, Raspail montre à travers de nombreux exemples combien les principes japonais s’opposent frontalement à ce que les Occidentaux considèrent comme des fondements de leur vie en société.

Ainsi à la grande surprise du général français, les Japonais n’accordent à leurs anciens combattants ni pension ni reconnaissance; même ils les méprisent cordialement si, invalides, ils se mettent à quêter pour survivre; c’est qu’ils portent la honte d’avoir perdu la guerre et de lui avoir survécu.

La méprise du milliardaire américain, caricature de Rockefeller, qui considère les geishas comme des prostituées et veut les arracher à leur condition, donne lieu à des scènes comiques, mais pas seulement. C’est en effet l’occasion pour les autorités japonaises de marquer un point contre les Américains qui croient les dominer.

L’évangéliste américaine, tout à son prosélytisme, est mystifiée par le chef de la police et imagine édifier un temple chrétien qui n’est en fait que la préfiguration d’un commissariat qui sera mis en service dès qu’elle aura tourné les talons. 

Seuls ceux des touristes qui prennent la vie à la légère et ne sont pas bloqués par leurs principes parviennent sans dommage majeur au bout de leur séjour; les autres voient leur conception du monde entièrement remise en cause. 

Quelques réserves

Des esprits mal avisés pourraient marquer leur surprise à l’idée de rééditer un roman, premier de surcroît, publié dans les années 1950. Le Japon a évolué depuis; il a repris son autonomie à l’égard de la puissance tutélaire, il est devenu une grande puissance… Le charme de ce livre, c’est précisément qu’il expose aux lecteurs un Japon éternel: l’analyse que propose Raspail sous le masque du roman pourrait être écrite aujourd’hui. C’est aussi la mesure de la qualité de réflexion et de la finesse d’observation de l’auteur. 

Encore un mot...

Un petit bijou littéraire qui n’a pas pris une ride. Il n’est pas de meilleur guide de voyage pour le Japon que ce petit roman malicieux.

Une phrase

« D’ici une heure, Tokyo! Une étrange exaltation remuait le cœur de Douglas Rockmiller. Ces geisha, achetées comme du bétail et condamnées aux plus odieuses contraintes, comment ne pas voler à leur secours! Elles l’appelaient du fond de leur prison de soie, elles criaient sous les honteuses caresses! Il voyait dans son imagination l’une de ces pauvres filles si gracieuses livrée à un petit homme jaune et grimaçant… Un afflux de sang l’avertit qu’il aurait dû se faire psychanalyser avant son départ. » (Page 81)

L'auteur

Jean Raspail (1925-2020) est un auteur qui dénote dans le paysage intellectuel français. Après l’insuccès du livre sous revue en 1956 - mal noté, semble-t-il par André François-Poncet - il attend 1973 pour publier un roman prémonitoire Le Camp des Saints, qui décrit une subversion par l’immigration. Cela lui vaut d’être considéré comme un écrivain d’extrême droite. Au fil des années, la diffusion de l’ouvrage, modeste au début, ne fait que croître à mesure que la réalité semble rejoindre la fiction. Il est l’auteur de plusieurs récits de voyage et de romans dont le célèbre Moi, Antoine Tounens, roi de Patagonie qui fut couronné du grand prix du roman de l’Académie française 1981. Il reçoit en 2003 le Grand prix de littérature de l'Académie française pour l’ensemble de son œuvre. 

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