De la France- Ce pays que l’on croyait connaître
parution 24 février 2022
400 pages
22 €
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Thème
Ce livre s'appuie sur des sources solides et sur des constats empiriques; il prend le relais d'une longue série de travaux analogues conduits depuis deux siècles par des auteurs classiques comme Benjamin Constant (Mélanges, 1829), Alexis de Tocqueville (L'Ancien régime et la Révolution, 1856) ou Frédéric Bastiat (Oeuvres, 1854) ; ainsi que par des observateurs plus récents comme George Bernanos (La France contre les robots, 1947), Jean-François Revel (En France, 1965 ), Bertrand de Jouvenel (Du Pouvoir, 1972), Raymond Aron (Le spectateur engagé, 1981) et par nombre de contemporains comme R. Debray, F. Furet, P. Rosanvallon, A-G. Slama ou F. Sureau, pour ne noter que quelques-unes des sources françaises évoquées au fil de l'ouvrage.
Les questions traitées dans les quatre premières parties de l'essai couvrent un large spectre de problèmes et de travers qui entravent la France politique, économique et sociale, qui entretiennent la discorde civile et brouillent l'image d'un pays dont les citoyens doutent d'eux-mêmes, soucieux qu'il sont de ce que l'avenir pourrait réserver à leur nation et, parfois, inquiets de la tournure du monde actuel qui s'est ouvert sur le large, devient pluri-ethnique et moins maîtrisable que jamais par une société comme la nôtre, saisie par le vertige de la mondialisation !
La cinquième et dernière partie Le bien qui nous reste ainsi que la Conclusion du livre regardent au contraire vers l'avenir: en s'appuyant sur ce que fut le "génie français" d'autrefois et soulignant des signes d'espérance qui remontent du terrain, Laetitia Strauch-Bonart signifie que tout n'est pas perdu: volontaire, elle ne désespère pas ; "le libertariat", affirme-t-elle pour finir, nous serait profitable. Elle reprend à ce propos les mots de Tocqueville: "les associations civiles facilitent les association politiques" ainsi que ceux de Bernanos qu'elle évoque plusieurs fois dans ce long texte: "je dois ces vérités françaises aux amis de mon pays"!
Points forts
Tonique et bien construit, cet essai (340 pages de textes et 60 pages de notes) se lit très facilement. Le ton est vif, le style direct et personnel. Nombreuses, sélectives mais variées, les citations qui appuient le récit de l'auteur témoignent de son esprit d'ouverture et d'une honnêteté intellectuelle qui est bien trop rare de nos jours!
Quelques réserves
Je souligne ici à nouveau que les éditeurs français manquent trop souvent à un devoir que les éditeurs allemands, anglais, néerlandais ou d'outre-atlantique oublient rarement: aider leurs lecteurs à exploiter intelligemment les ouvrages qu'ils publient, grâce à un index des noms et des notions abordées dans le livre, ainsi qu'une bibliographie récapitulative qui complète utilement une oeuvre sérieuse. L'ouvrage important que je commente ici en aurait bénéficié!
Encore un mot...
Il faut lire attentivement cet essai qui pose le diagnostic d'un pays disposant de réserves inespérées et d'une énergie vitale qu'entravent ses institutions et sa société politique. A l'entrée des officines de notre enfance, la balance du pharmacien affichait ce slogan: "qui souvent se pèse, bien se connaît; qui bien se connaît, bien se porte". De la France a soupesé notre pays qui devrait donc bien se connaître désormais et donc se porter bien mieux à l'avenir; à nous d'agir pour qu'il en soit ainsi !
Une phrase
- (dans son introduction, à propos du grand débat d'Emmanuel Macron ): "Cela faisait des semaines que le président “parlait avec les français”... que disait-il? Des banalités ... l'incarnation même de la philosophie guindée de Jurgen Habermas!" (p.13-14)
- A propos du Léviathan à la française (chapitre 1-2) : "C'est la croissance de l'Etat qui a modelé la France et solidifié sa mentalité". ( p. 51).
- Autour du pouvoir étatique (chapitre II-I) : "Qui trop embrasse mal étreint, telle pourrait être la devise de notre pays sur-étatisé mais sous-gouverné, formule pertinente de Revel". ( p.84)
- Constatant la haine du libéralisme chez une majorité de français (chapitre III-1) évoquant, sans le dire, le trop fameux aphorisme du R.P. Lacordaire qui déclarait, du haut de sa chaire à Notre-Dame de Paris, en 1872, c'est la liberté qui opprime et la loi qui affranchit : " le libéralisme à la française a toujours déconsidéré la société civile, voyant dans l'État un agent de libération de l'individu!"( p.164).
- Critiquant la fatuité d'un intellectualisme de pacotille (chapitre IV-1): "la gauche a sombré parce qu'elle a abandonné le peuple... (qui) n'appartient pas à la gauche; Bernanos n'a-t-il pas écrit: il n'y a qu'un peuple...(qui) peut même parfois préférer la droite!" (p.231)
- Enfin, observant la résistance des français à l'invasion identitaire venue d'Amérique: (chapitre V-2): "En France, la critique de l'identitarisme (sic) n'est pas considérée comme un crime de pensée"! (p. 301°
L'auteur
Laetitia Strauch-Bonart s'est intégrée en peu d'année dans l'équipe rédactionnelle du magazine Le Point au sein duquel elle occupe un place originale: éditorialiste régulière, elle anime à la fois la veille électronique du site lepoint.fr/phebe et les pages "débats" du magazine imprimé. Deux ouvrages antérieurs ont prouvé qu'elle sait poser des questions de société avec méthode et modération. Ferme et articulé, son jugement est toujours fondé: Vous avez dit conservateur? (Le Cerf, Paris 2016) et Les hommes sont-ils obsolètes? (Fayard, Paris 2018).
Commentaires
Un torchon (Céline), langue véhiculaire (Proust), degré zéro de l'écriture (Barthes), ils finiront "entre-eux" (Rimbaud), car chaque être encore un petit peu humain (malin) va soigneusement éviter de se reproduire : des enfants ? pour ? choisir entre jordan ou marion ? (sans majuscule, Noms déjà recouverts dit le Baal Chemtov), tout ça n’existe déjà plus, mais ils bredouillent encore leur complexe d'infériorité (effet miroir), sur un bûcher qu'ils ont eux-même allumés (Artaud), on peut vivre de la vulgarité du nihilisme (de la force, Nietzsche) puisqu'elle offre salaire. (depuis platon).
D.ieu soit loué, on meurt tous, même à l'académie, sacré be'nard, en résumé, Homère peut dormir tranquille, quel niveau, quel style et surtout, comme des vaches avec un faux-col :
quelle élégance...
Votre,
hélas.
Citer Bernanos : «Hitler a déshonoré l'antisémitisme.»
Faire Ulm et "ça"... on sent le cercle généalogique, le génie est sauvage, pile à l'opposé, "tout juste" prof et paf, le nombril chouine, "la bonne et moi" (Robert Lamoureux) ; et Rostropovitch rit (Lacan 1ére Dan, comme au Go)
Mais le premier pamphlet antisémite reste les évangiles (minuscule, recouvrement etc.) :
théologie de l'usurpation et de la substitution comme on dit "là-bas", "il y a"...
Shalom shabat,
L'chaim !
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