Moi, Marie, marquise de Sévigné
Infos & réservation
Thème
Dans son hôtel particulier du Marais, l’hôtel Carnavalet, Marie de Rabutin-Chantal, marquise de Sévigné, plus connue sous le nom de Madame de Sévigné, soliloque, évoque ses souvenirs et raconte son présent, se livre et se confie, écrit à sa fille, fait le portrait de ses relations et tient la chronique de son temps. L’autoportrait d’une femme étonnante mais surtout d’un témoin capital du règne de Louis XIV.
Points forts
1) Avec ce monologue, l’auteur-historien Pierre-André Hélène dépeint la célèbre marquise sous toutes ses facettes et signe au final un portrait très complet. Femme de lettres (au sens propre du terme), elle fut une grande épistolière au style vif et à l’esprit lucide. Elle nous parle de Louis XIV et de la Cour, de la Montespan et de Madame de Maintenon, de Racine et de Lauzun, elle nous raconte la mort de Vatel et l’Affaire des poisons… Passionnant.
2) Comme elle adorait sa fille qui avait quitté Paris pour épouser un comte de Provence, la marquise multiplia les lettres afin de conserver un lien avec elle. D’ailleurs elle reste le symbole de ces mères qui ne savent pas couper le cordon ombilical d’avec leur fille. On parle désormais du Complexe de Sévigné. Mais Pierre-André Hélène insiste sur le fait qu’elle désirait surtout, en retour, être aimée de sa fille. Certes elle lui écrivait jusqu’à trois fois par semaine mais plus que tout, elle attendait ses réponses. Touchant.
3) De ce « seule-en-scène », Véronique Fourcaud ne fait jamais un « one-woman-show ». Pas de grand numéro, pas d’effets mais une interprétation fine, sensible, drôle, en un mot très vivante, de cette sacrée marquise. Véronique Fourcaud est une comédienne que l’on aime regarder et écouter jouer.
4) Le spectacle dure une heure, soit soixante minutes d’Histoire, d’intelligence et d’esprit. Aucune longueur, de la sève dans chaque phrase, pas de branche morte à couper. Un texte tissé serré, un exercice de concision réussi.
Quelques réserves
Pas un point faible mais un point déroutant. Le Théâtre Maxim’s se situe au premier étage du 3 de la rue Royale, au dessus du célèbre restaurant. Une petite salle de spectacle avec ses grosses poutres métalliques qui s’entrecroisent au plafond, le tout peint en vert pomme. On se croirait à Avignon dans une salle du Off, ce qui est assez inattendu entre la Concorde et la Madeleine...
Encore un mot...
Tout ce que vous avez toujours voulu savoir sur la marquise de Sévigné raconté en une heure : sa vie, sa fille, ses lettres, le Grand Siècle. Un spectacle savoureux comme… un morceau de chocolat.
Une phrase
La marquise à propos de son défunt mari :
« Sévigné m’estimait mais ne m’aimait pas ; j’aimais Sévigné mais je ne l’estimais pas. »
L'auteur
Pierre-André Hélène est historien d’art et écrivain, amoureux de Paris et passionné par les XVIIIe et XIXe siècles. Conservateur du musée « Art Nouveau Maxim's » qu’il a créé en 2004 à la demande de Pierre Cardin, il est aussi comédien et auteur de théâtre. Il a écrit plusieurs spectacles dont « Moi, Colette » et « Moi, George Sand ».
Ajouter un commentaire