Mangez-le si Vous Voulez

De
Jean Teulé
Avec
Clothilde Morgiève et Jean Christophe Dollé
Notre recommandation
4/5

Infos & réservation

Théâtre Tristan Bernard
64 rue du Rocher
75008
Paris
01 45 22 08 40

Thème

Nous sommes en 1870, dans un village du Périgord, au moment de la guerre avec la Prusse ; un fait divers historique, tragique. Un homme, de « bonne famille », homme de bien, intelligent, conseiller municipal, au service de tout le monde, qui va bientôt partir à la guerre pour défendre son pays, partant à la foire de Hautefaille, prononce, en dérision, une phrase qui va être mal interprétée par un homme malveillant. La rumeur fait son horrible travail et nous allons assister à une longue et cruelle mise à mort de cet homme, que l’on traite de prussien et d’anti français, qui va faire ressortir tout le pire de l’humanité : la haine, le mensonge, la violence, la cruauté, l’inhumanité.

Points forts

1 Un conteur exceptionnel qui nous tient en haleine, du début jusqu’à la fin.

2 Une mise en scène déjantée et résolument moderne, dans un décor 1950, décor mobile qui, étant une cuisine au départ, se transforme tour à tour en étale de bourreau, bûcher, barricade… Dans cette cuisine, on cuisine et de bonnes effluves nous parviennent aux narines… Une grande créativité dans tout cela.

3 Un personnage féminin énigmatique, car on n’entend pas le son de sa voix. Elle change de personnage tout le temps, représente à elle seule les diverses tendances du village, les pires et les meilleures, de la criminelle au grand amour muet de cet homme que l’on met en pièce sous ses yeux. Il y a de beaux moments d’émotion.

4  Et pour finir, un percussionniste et un guitariste, excellents, accompagnent cette folie avec une musique appropriée aux divers épisodes de cette tragédie; et dans les moments sans musique, servent à augmenter la foule en fureur. On a vraiment, avec ces 4 personnages, l’image d’une foule. C’est étonnant.

Quelques réserves

1 On peut être très surpris par le mélange des genres: faire vivre de nos jours, une histoire du 19è, dans un décor 1950. Un parti pris de mise en scène.

2  On peut aussi trouver l’intensité sonore parfois un peu dérangeante.

3  Ames sensibles, s’abstenir !

Encore un mot...

Mais, vous l’aurez compris, ce n’est pas mon avis. Cela nous confirme même que l’humain, quels que soient l’époque, le lieu, reste toujours l’humain avec tout ce que cela comporte de beau et de laid. 

C’est une création d’équilibriste, risquée mais qui fonctionne étonnamment bien.

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