Le premier sexe ou la grosse arnaque de la virilité
Infos & réservation
Thème
Un homme sur scène épaulé par divers membres de sa famille : ses camarades de classes, son psy, ses exs, ses futur(e)s, des collègues, des élèves, offre le fruit de sa réflexion.
Le condensé d’une existence en sept tableaux et à peu près le double d’anecdotes fondatrices, convoquées pour interroger le vertige d’un genre et tout ce qu’il implique d’impératifs.
L’auteur s’est un peu emballé avec cette grosse phrase, la suite sera plus simple. Promis. De l’enfance à l’âge adulte, de l’oppression à l’émancipation, de la virilité abusive à une masculinité singulière, Le Premier Sexe est un parcours. Et un partage.
Points forts
L’intelligence du texte et du propos. Mickaël Délis devrait revendiquer le titre de porte-drapeau d’une masculinité qui, contre toute apparence, revendique sa fragilité. Il montre comment, dès la petite enfance, le mythe de la virilité triomphante, toxique et sclérosante s’abat telle une plaie d’Egypte sur le bambin babillard.
Délis parle sans détours ni pudeur, appelle un chat un chat et déconstruit un à un les stéréotypes de genre qui nous environnent. Il nous rassure sur notre sexualité, nos incertitudes et nos blessures. Il est l’instructeur bienveillant, mais ferme, que devrait avoir tout petit garçon de 11 ans pour se prémunir des pièges qui l’entourent et pour déconstruire les schémas virilistes dévastateurs.
La virtuosité physique de Mickaël Délis à se métamorphoser et le doux mélange des genres à tous les sens du terme.
Quelques réserves
Aucun.
Encore un mot...
Ce premier sexe ou la grosse arnaque de la virilité mériterait amplement d’être remboursé par la Sécurité Sociale pour sa prévention envers les comportements déviants dommageables et les blessures de l’âme occasionnées. C’est fait avec humour, chaleur, tendresse, dans une fraternité vivifiante qui nous purge de nos moindres complexes.
Merci, Docteur Délis (ou délice si j’ose), de nous réconcilier avec notre genre si malmené, si dénigré.
Une phrase
La mère : « Tous les hommes sont des salauds, Mickaël. Des bêtes bouffies d’orgueil, obsédés par leur bite, voilà ce qu’ils sont. De toutes façons le prochain qui me touche, je te jure, je le tue ! »
Mickaêl : « Le paysage de mon enfance a été peuplé d’une armée d’Amazones. Belles, fières, indépendantes… Comment m’y retrouve moi dans tout ça ? Qu’est-ce que j’allais bien pouvoir faire de mon genre ? Qu’est-ce que j’allais bien pouvoir faire de ce sexe ? »
L'auteur
Formé au Conservatoire du XXème arrondissement, Mickaël Délis suit un stage d’écriture de plateau avec le Birgit ensemble en 2022.
Il participe également à de nombreuses formations pluridisciplinaires : radio et écriture radiophonique (avec Cédric Aussi et François Pérache) , improvisation ( avec Jean-François Sivadier) , danse contemporaine ( Serge Ricii, Pipo Delbono…)
Ce spectacle est le premier volet d’une trilogie qui se donnera en mai dans le même théâtre.
Ajouter un commentaire