On ne jouait pas à la pétanque dans le ghetto de Varsovie
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Thème
Un seul en scène intimiste où se rejouent, de manière incessante, le souvenir de la Shoah et la transmission du trauma entre les générations. L’onde de choc traverse les consciences des descendants pour troubler durablement le rapport au monde et le sens de la vie.
Le langage sert de laboratoire à l’exploration des vestiges d’existences brisées avec l’humour comme fil rouge et moyen de raconter l’absurde héritage : être l’enfant d’« enfants cachés », parents, oncles et tantes, survivants de la tragédie.
Points forts
Un texte remarquablement écrit, qui laisse deviner plus qu’il ne raconte les questionnements des enfants des survivants, rescapés de l’extermination des juifs à l’échelle d’un continent.
Un comédien qui dialogue, de manière fictive mais convaincante, avec lui-même, avec sa famille et avec le public mais aussi avec l’histoire.
Une mise en scène efficace et épurée, où la lumière fait apparaître des personnages et créé des connivences avec l’auditoire.
Quelques réserves
- Certains procédés de langage, répétitifs, ont tendance à lasser.
Encore un mot...
Seul l’humour, jamais très loin de la dépression, semble permettre une autodérision salutaire quand le yoga, la psychanalyse - à laquelle est rendu hommage - ou l’amour échouent à remettre en contact avec la vie pleine et entière.
L’auteur convoque Freud et Hitler dans un parallèle loufoque et espiègle entre deux grandes figures du XXème siècle, qui figurent les deux pôles contradictoires de l’humanité, celui qui sauve et celui qui extermine non seulement des communautés entières, mais également des cultures, des langues en empêchant même la transmission.
Une phrase
« Mes grands-parents étaient des étrangers en France, ils ont rêvé la France de Victor Hugo et d’Émile Zola, ils ont eu celle de Philippe Pétain et de Pierre Laval, ils ont connu les rafles et la déportation. »
- « Je parle de cette histoire parce que c’est celle de ma famille et la mienne mais je souhaite qu’on puisse entendre qu’il s’agit des traumatismes causés par tout crime de masse. »
L'auteur
Eric Feldman, auteur, interprète, est né et vit à Paris. En 1995, il écrit et réalise un court-métrage, J’étais pas fait pour ça (ça étant la vie) et commence à faire du théâtre avec Emmanuel Ostrovski sur des textes littéraires non théâtraux (Pier Paolo Pasolini, Marguerite Duras, Charles Péguy, Antonin Artaud, Robert Antelme, Charles Juliet, Pierre Goldman).
Entre 1999 et 2001, il intègre la petite équipe internationale du Workcenter of Jerzy Grotowski and Thomas Richards.
- À partir de 2014, il joue avec Joël Pommerat Ça ira (1) Fin de Louis, soit environ trois cents représentations en France et à l’étranger. On ne jouait pas à la pétanque dans le ghetto de Varsovie est une création.
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