Voyage en Italie, sur les chemins buissonniers d’une collection de dessins et peintures des XVI, XVII et XVIIIèmes siècles
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Thème
Pour les onze mois qui viennent, Ferney, où Voltaire a construit son château et son village rêvé, aux confins de Genève, de la France et de la Savoie, devient le point de départ du "Voyage en Italie ".
Non que son patriarche soit devenu, post mortem, un adepte stendhalien de ce pays, mais parce que son château, magnifiquement restauré depuis bientôt cinq ans, est devenu grâce à son administrateur, François-Xavier Verger du Centre des monuments nationaux, le théâtre de la belle et très intéressante exposition d’une collection privée dont le thème est, précisément, une référence à ce voyage en Italie qui a été le graal de la plupart de nos artistes classiques.
Points forts
Paradoxalement l’intérêt de cette exposition réside dans le caractère secondaire des œuvres exposées, rarement mises en valeur à titre principal comme ici. Ce sont d’abord des dessins pour des études de grands ateliers des XVI°, XVII° et XVIII° siècles qui touchent par la spontanéité des prises sur le vif, ou des dessins beaucoup plus aboutis comme deux splendeurs signées de Piranèse, mais aussi des toiles, exécutées par des artistes appartenant à ces grands ateliers, dont la maîtrise et parfois la grâce le disputent à celles des plus grands.
On s’intéressera tout particulièrement au " Mariage de la Vierge ", scène riche de personnages dont, peut être, un autoportrait du peintre ; il y a là tout ce qui nous émeut dans les plus grandes peintures de cette époque, finesse des traits et pureté des expressions, équilibre de la composition, magnificence des couleurs et des drapés. Cette superbe toile est attribuée à l’atelier du Tintoret et l’historienne d’art qui contribue avec compétence au catalogue, Anna Chiara Fontana, nous explique pourquoi elle lui paraît être de la main de Lambert Sustris, peintre hollandais attaché au XVIème siècle à cet atelier.
Le catalogue qui conjugue les réflexions et les quasi-enquêtes de cette historienne et les commentaires du collectionneur lui-même, est passionnant, parfois comme un roman policier.
La démarche est illustrée par la reproduction d’autres œuvres, souvent prestigieuses, qui permet de suivre la logique des comparaisons qui font avancer l’enquête.
Il faut évoquer aussi le " Saint François d’Assise " d’un suiveur du Caravage, portrait tout imprégné du réalisme mystique et souffrant du Maître, ou encore la " Salomé portant la tête de Saint Jean-Baptiste " de l’atelier de Guido Reni.
Les salles voûtées du sous-sol du château sont un écrin merveilleux pour cette collection ; à tel point qu’on se croirait presque dans les réserves de quelque musée italien ou international, parmi les plus grands.
Il faut rendre hommage à cet égard au metteur en scène, Jean-Louis Janin Daviet , qui a su organiser l’espace et l’éclairage au mieux de la mise en valeur des œuvres.
Et, bien sur, rassasiés par cette Italie des merveilles, vous trouverez ensuite dans les étages du château, son parc et sa somptueuse terrasse avec vue spectaculaire sur le massif du mont Blanc, les mânes de Voltaire pour vous raconter ses histoires de passions et de combats.
Et vous vous approprierez les collections de peintures, de meubles et d’objets personnels du Maître qui s’enrichissent d’années en années.
Quelques réserves
Aucune car si les œuvres présentées ne sont pas celles directement des grands maîtres, elles témoignent de la qualité de leurs ateliers et donnent à voir des artistes qui, ici, prennent un rôle capital.
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