Traverser la nuit
Parution le 6 janvier 2021
300 pages
9,50 €
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Thème
Hervé Le Corre connait depuis plusieurs décennies un succès que rien ne dément. Il est incontestablement un des écrivains marquants du polar français, dont l’œuvre a reçu le plus grand nombre de prix et de distinctions. Ses romans méritent le qualitatif de « noir ».
Avec Traverser la Nuit, on ne rentre pas dans un roman policier classique. Il y assez peu de suspens, presque chaque chapitre est une tranche de vie macabre, inhumaine ou monstrueuse.
L’histoire débute avec un homme inanimé, fortement alcoolisé, sous le banc d’une station de tramway de la ville de Bordeaux. « Comment vous appelez vous ? », lui demande, au commissariat, le lieutenant Madec. L’homme qui a une tache de sang qui macule son tee-shirt, commence à bouger. Soudain, il jette le policier par terre, se saisit de son pistolet, tire et saute par la fenêtre du troisième. Dans la cour où il s’est écrasé, on ne peut que constater son décès.
Louise qui ce matin prend sa douche peut observer toutes les traces de coups qui marquent son corps. Elle subit l’emprise de son ex compagnon, Lucas, une brute épaisse qui, à la moindre occasion, la frappe sans fin. Elle a peur qu’il ne s’en prenne à Sam, son fils qu’elle vénère. Il y a aussi ce père de famille qui a tué sa femme et ses trois jeunes enfants. Il prendra ses beaux-parents en otages… Un personnage falot, pitoyable. Le commandant Jourdan finira par le désarmer.
Il y a ce corps affreusement mutilé d’une jeune femme morte depuis quatre jours dans un squat.
Et Christian, un employé sans histoire dans une entreprise de matériaux qui est sous la coupe de sa mère avec laquelle il vit une relation sexuelle effarante. Ses crises refont leur apparition. Quatre ans plus tôt, il avait déjà enterré le corps de quatre femmes dans le potager de la maison.
C’est encore Sam, le fils de Louise, qui appelle Neima, une amie de celle-ci, car Lucas est en train de massacrer sa mère. Le forcené tire sur Neima. Quand la police intervient, il réussit à prendre la fuite.
Enfin Louise s’est levée tôt, elle est impatiente comme les jours de Noël quand elle était enfant. Avec Sam, son jeune fils, elle attend le commissaire. Ils vont passer le week-end ensemble. Le temps s’écoule, elle décide de l’appeler. C’est une autre voix d’homme qui lui répond. Elle ne pleurera pas.
C’est ainsi que se termine Traverser la nuit, le dernier roman policier d’Hervé le Corre. Ces lignes mettent fin à la seule lumière qui semblait devoir éclairer ce livre de la nuit. Fidèle à une certaine vision de notre société, l’auteur nous plonge dans une intrigue à la fois terriblement glauque et désespérée.
Points forts
Un roman exceptionnel, haletant qui emmène le lecteur au bout de la noirceur.
Un style nerveux, vivant, tout est minutieusement décrit et ajoute un réalisme qui ne nous épargne rien. Une œuvre qui marque, par le désespoir qu’elle véhicule comme le répète un des protagonistes, que nous sommes dans un monde où « tout est cassé ».
Quelques réserves
Il faut avoir parfois le cœur bien accroché face à des descriptions de violences perverses et mortelles ou de relations sexuelles qui n’ont jamais rien de romantique.
Encore un mot...
Comme dans la chanson, « noir c’est noir ».
L'auteur
Hervé Le Corre est un auteur de roman policier français. Professeur de lettres, grand lecteur de littérature policière, il commence à écrire à l'âge de 30 ans des romans noirs et connaît un succès immédiat. Il cumule les prix : prix Mystère de la critique et Grand Prix du roman noir de la Ville de Paris en 2005 pour L’Homme aux lèvres de saphir ; Grand Prix de littérature policière en 2009 pour Les Cœurs déchiquetés ; prix Landerneau, prix Michel-Lebrun et prix Le Point du polar européen en 2014 pour Après la guerre… Hervé Le Corre remporte le prix des Lecteurs Quais du Polar avec Traverser la Nuit, son treizième roman.
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