Tout un été sans Facebook
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Thème
Pour décor : New York. Précision : non pas Big Apple, mais un trou perdu et raciste (150 habitants, 198 ronds-points, pas d’Internet donc pas de Facebook !) dans l’Etat du Colorado. Il ne s’y passe jamais rien, ce qui ravit le shériff MacDonald. Ce qui ennuie la lieutenant Agatha Crispies, « une jeune femme de trente-cinq ans qui en imposait quand elle entrait quelque part, écrit l’auteur. Par son « ampleur » d’abord, car elle n’était que formes et ne laissait guère de place autour d’elle. Des seins et un postérieur aussi démesurés que les promesses d’un candidat à la présidence. Par la couleur de sa peau ensuite, d’un noir de jais, exotique dans ce coin de l’Amérique profonde, voire très profonde ». Alors, pour échapper à la déprime, Agatha Crispies a monté un club de lecture dans le commissariat. Et va retrouver goût à l’action puisque un crime est commis, puis d’autres…
Points forts
- Romain Puértolas bouscule le « polar ». Mieux: il invente un nouveau genre, le « poilar », et annonce : « Quand j’écris, j’aime faire rire ». C’est réussi !
- Un texte bien serré qui court sur près de 380 pages, découpé en cinq parties réjouissantes : « Création d’un groupe (de lecture pour les policiers de New York) », « Révélations dans une pizzeria suédoise », « Cet inconnu qui veut être ton ami sur Facebook », « Les hommes qui n’aimaient pas le noir » et « Vous avez une demande de conversation ».
- L’auteur manie avec autant d’allégresse que de dilettantisme le roman policier et la légèreté loufoque.
- Le charisme du personnage principal, Agatha Crispies. Elle raffole des donuts et s’aide, pour ses enquêtes, de la lecture d’Agatha Crispies et des scénarios de la série télé « Columbo » !
Quelques réserves
A première vue (et à première lecture), rien de très original dans « Tout un été sans Facebook »: ce pourrait être, écrit par un ouvrier spécialisé de la chose écrite, seulement un roman policier efficace. Mais très vite, on comprend qu’il n’en est rien puisqu’on est embringué dans le monde « zarbi » de Puértolas…
Encore un mot...
Qu’il est doux, en la compagnie de Romain Puértolas, de passer tout un été sans Facebook… En la compagnie également de l’étourdissante Agatha Crispies, lieutenant de police dans un bled paumé du fin fond de l’Amérique. On oublie le polar, re-vive le « poilar », surtout quand il est signé Romain Puértolas ! Et puis, savourons les fous délices de « Tout un été sans Facebook », magnifique hymne à la lecture et éblouissante célébration du plaisir de lire…
Une phrase
- « Le livre est un bon compagnon, un ami, un amant. Il se glisse dans notre lit, dans notre bain, sur notre sofa. La lecture est un moment de solitude que l'on partage avec des personnages, une histoire que l'on fait nôtre. Un livre, c'est quelque chose de très personnel, on ne l'interprète pas tous de la même façon, il ne réveille pas les même émotions en chacun de nous. Que les gens lisent ce qu'ils veulent ! Ce qui les fait le plus vibrer, croire, rêver, mais qu'ils lisent ! »
- « Dans la littérature, moins on y comprend quelque chose et plus ça plaît aux intellectuels ».
L'auteur
Né le 21 décembre 1975 à Montpellier (Hérault), Romain Puértolas est un écrivain français. Enfant, il se rêvait en plongeur pour le Commandant Cousteau ou en agent secret. Adolescent puis adulte, il se fixe une conduite : en une seule, vivre plusieurs vies. On le croisera alors DJ, compositeur, professeur de langues, traducteur-interprète, steward, voix pour méthode de langues, nettoyeur de machines à sous, chef avion, employé de navigation aérienne ou encore lieutenant de police ! Il prend plaisir à raconter qu’en quarante et un ans, il a déménagé trente-deux fois et vécu dans trois pays : la France, l’Espagne et l’Angleterre.
Il publie son premier roman en 2013 et connait, immédiatement, un énorme succès avec « L’extraordinaire voyage du fakir qui était resté coincé dans une armoire Ikea » (adapté pour le cinéma par le réalisateur canadien Ken Scott, sortie durant le quatrième trimestre 2017). Suivront « La petite fille qui avait avalé un nuage grand comme la tour Eiffel » (2015), « Re-vive l’Empereur ! » (2015) et là, donc,, « Tout un été sans Facebook ».
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