Sur un mauvais adieu

Un anti-héros, Harry Bosch, qui tient toujours aussi bien la route
De
Michael Connelly
Editions Calmann Lévy - 450 pages
Notre recommandation
4/5

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Thème

L'inspecteur Hiéronymus Bosch plus communément appelé Harry Bosch, en réserve et sans solde au commissariat de San Fernando (SFPD), se voit confier concomitamment deux enquêtes. Alors qu'il cherche à coincer un violeur en série redoutable et fort bien informé, surnommé "screen cutter" parce qu'il accède au domicile de ses victimes en découpant leur moustiquaire, un magnat de l'aéronautique, très riche et très vieux, le contacte. Cet homme jamais marié et donc sans successeur avoué, se demande s'il n'aurait pas laisser traîner un héritier sur sa route, suite à une liaison passionnée entretenue avec une mexicaine, relation à laquelle son père avait brutalement mis fin. Le vieil homme demande à Bosch, dans le plus grand secret eu égard aux sommes colossales en jeu, de partir sur les traces d'un éventuel fils. Tout ceci, bien entendu, contrariant grandement le conseil d'administration et autres requins de sa société prêts à en découdre pour récupérer le magot. Cette dernière enquête replonge l'inspecteur dans les souvenirs encore à vif de ses années au Vietnam.

Points forts

- Avant tout, Harry Bosch est un anti-héros par excellence: il a le chic pour se mettre perpétuellement à dos sa hiérarchie en refusant systématiquement de traverser dans les clous, c'est une seconde nature chez lui ; de même avec les femmes, il est d'une maladresse notoire, il en devient terriblement attachant ! A chaque roman, il est à la limite de se faire virer mais sa perspicacité et son efficacité sont telles qu'on se dépêche de le rattraper par le col. 

- Michael Connelly nous démontre une fois de plus sa maîtrise de l'intrigue à rebondissements improbables et du suspense haute définition

- Le récit de ces deux enquêtes qui s'enchevêtrent est écrit de façon à faire grimper l'adrénaline grand patin avec une impression de danger imminent à tous les coins de rue 

- Chaque description est pertinente parce qu'utile à la compréhension de la suite de l'histoire, notamment en ce qui concerne la législation américaine très complexe et bien différente de la nôtre

- Depuis 25 ans, les ouvrages de M. Connelly sont présentés et traduits par son ami Robert Pépin et cette permanence nous donne une impression de confort avec ce traducteur que l'on apprécie

- Le héros connaît sa ville de Los Angeles comme personne; il l'aime et nous le fait savoir

- Il vous faudra patienter jusqu'à la page 433 pour comprendre le titre de ce roman !

Quelques réserves

Trop court, jeune homme ! J'en aurais bien repris 150 pages...

Encore un mot...

Michael Connelly est un auteur reconnu dont le succès n'a jamais faibli depuis la parution de son premier roman, en 1993, "Les égouts de Los Angeles". Son meilleur roman, à mon humble avis, est "Le poète", paru en 1997 et qualifié unanimement de livre "culte". Comme chez tous les auteurs qui font éditer un livre par an, certaines parutions sont meilleures que d'autres, mais celle-ci, "Sur un mauvais adieu", fait partie des réussites. On retrouve là toutes les qualités de cet écrivain : le goût de l'intrigue, la force du récit, le suspense haut de gamme, son sens de l'humour et on sent en filigrane une fois de plus les blessures non refermées de cette interminable et ravageuse guerre du Vietnam où il a été envoyé deux fois. Le nom même de Hiéronymus Bosch, son enquêteur fétiche, est celui d'un peintre hollandais du XVème siècle qui affectionnait les sujets fantastiques et étranges avec  notion du péché et du jugement dernier.

L'auteur

Michael Connelly (1956 - Philadelphie) vit depuis les années 1970 en Floride. Raymond Chandler, auteur de romans policiers psychologiques et précurseur du thriller (ainsi que James Hadley Chase), lui a donné l'envie d'écrire. Journaliste, il devient chroniqueur judiciaire pour le Los Angeles Times. Dès 1993, il rencontre le succès avec son inspecteur inclassable Harry Bosch, mais son livre de référence sera "Le Poète" paru en 1997 et dans lequel l'inspecteur Bosch n'intervient pas. Certains de ses livres ont été adaptés au cinéma, dont "Créance de sang" par Clint Eastwood. Michael Connelly a reçu, entre autres récompenses internationales, le Grand Prix de la Littérature Policière. 

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