Qui se souviendra de Phyli-Jo ?
Parution en août 2022
576 pages
26.50€
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Thème
Phyli-Jo Deloncle est un inventeur de génie. S’est-il vraiment suicidé ? A moins que la main invisible capitalistique ne l’ait poussé…
Sous ses allures de savant fou, il conçoit et expérimente des objets depuis toujours. Ses recherches sur la physique et les propriétés du vide-plein aboutissent à la création d’une machine, la Freepow, qui permet à tous de bénéficier d’une énergie gratuite illimitée. La mort prématurée de Phyli-Jo va malheureusement non seulement stopper net la diffusion de sa découverte mais aussi plonger son beau-frère et sa sœur, Gary et Michelle Sanz, héritiers de ses carnets scientifiques, dans un cauchemar et une paranoïa de chaque instant. La mort de Phyli-Jo est-elle réellement accidentelle ? Les circonstances du drame n’auraient-elles pas été orchestrées par une mystérieuse organisation, la Pieuvre Noire, pour protéger les intérêts conjoints d’industries pétrolières, d’instances scientifiques et gouvernementales ? Ce drame n’est que le début d’une longue enquête au cours de laquelle chaque protagoniste est happé à tour de rôle par une étrange malédiction.
Points forts
- Autour d’un fait central : la mort de Phyli-Jo, l’auteur ouvre tout un champ de perspectives différentes aussi bien dans la multiplicité de styles : humoristique, scientifique, narratif, policier que dans le séquençage du récit selon le point de vue des différents personnages.
- Le récit foisonne de références scientifiques et littéraires au point de donner envie au lecteur d’aller vérifier les différentes informations délivrées par l’auteur. Vérités ? Fake news ? Manipulations ? Complotismes de tout poil ? Le lecteur est plongé au même titre que les personnages du roman dans une confusion qui le fait passer de l’amusement au doute puis à l’angoisse d’être lui-même le pantin de « qui vous savez… »
- L’auteur manie l’humour avec brio : le portrait – entre autre – de la tante Tacolie est particulièrement savoureux.
- L’auteur démonte lui-même les techniques de son écriture auprès de son lecteur comme on dévoilerait la mécanique d’un automate pour en faire découvrir les secrets aux profanes.
Quelques réserves
Je n’en ai pas. Je me suis régalée à chaque page.
Encore un mot...
Le personnage principal, Phyli-Jo, est né à l’hôpital de Dallas, le jour même où le Président Kennedy y est mort. Hasard ou destin, le héros est mêlé dès son premier souffle à un drame historique qui a suscité bien des théories. La trajectoire de vie de Phyli-Jo, bien qu’anonyme, sera tout autant marquée que pour le Président Kennedy, par le complot.
On peut aussi s’attarder sur le prénom de Phyli-Jo : Phyli pour philanthrope, bienfaiteur de l’Humanité et Jo pour John Doe, personnage anglo-saxon voué à rester anonyme. L’association des deux prénoms ne serait-elle pas un jeu de mot de plus de l’auteur pour souligner le destin impitoyable qui attend le personnage principal ?
Ce roman est construit comme un kaléidoscope : il suffit d’un léger changement de nuance pour que le récit change de couleur. Au fil de la lecture, la réalité semble de plus en plus mouvante au point de commencer à douter de toutes les informations dont nous sommes bombardés quotidiennement via les médias et le net, toile planétaire sur laquelle peuvent se cacher bien des araignées !
Une phrase
« Dès cette période je pris l’habitude, qui ne m’a pas quitté depuis, de « surveiller mes arrières » comme aurait dit Phyli-Jo. Et pas seulement mes arrières : mes devants, mes côtés - droite, gauche - et dessus, et dessous. Je surveille tout. En permanence sur le qui-vive. C’est un état nerveusement et émotionnellement épuisant. Vous êtes la cible à abattre et vous ignorez d’où le coup va partir. Vous apprendrez qu’il arrive toujours par où on ne l’attend pas, et toujours trop tôt. » P.292
L'auteur
Marcus Malte de son vrai nom Marc Martiniani est né le 30 décembre 1967 à La Seyne-sur-Mer où il a pris la direction d’un cinéma. Romancier et nouvelliste, auteur pour la jeunesse, il dispose d’une bibliographie dense. Il a reçu de nombreux prix littéraires dont le prix Femina en 2016 pour Le Garçon publié aux éditions Zulma.
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