Le château de Barbe Bleue
Parution en avril 2023
352 pages
23 euros
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Thème
- Le château de Barbe Bleue est le troisième tome de la trilogie que Javier Cercas a consacré à son héros Melchor Marin et à la région de Terra Alta, qui porte le nom de l’ensemble.
- On retrouve notre héros, toujours hanté par sa terrible histoire qui a causé la mort de sa mère et de sa femme. Il a quitté la police pour devenir bibliothécaire dans un village de la Terra Alta. Il tente de se refaire une autre vie, auprès de sa nouvelle compagne, Rosa, et se consacre entièrement à sa fille, Cosette, devenue une adolescente rebelle.
- Il attend le retour de Cosette, partie pour une semaine de vacances à Majorque, mais à l’arrivée du bus, seule Elisa, l’amie avec laquelle Cosette est partie, est au rendez-vous. Immédiatement pour Melchor la disparition de Cosette est un enlèvement.
- Melchor se retrouve confronté à ses vieux démons et à une culpabilité qui ne l’a jamais quittée. Il n’a plus qu’un seul objectif, retrouver sa fille, coûte que coûte.
Points forts
- Javier Cercas reste un conteur hors pair et clôt en beauté sa trilogie policière, sans avoir fait aucune concession à la qualité du récit et de son écriture. Il a toujours cette capacité à embarquer le lecteur dans ses histoires tout en se renouvelant.
- La relation père / fille occupe tout le roman. Des maladresses pour la protéger jusqu’aux grandes manœuvres pour la retrouver, le récit se fait fortement introspectif et montre Melchor Marin aussi désemparé face à sa fille qu’il peut être déterminé envers les malfrats.
- Cercas continue à explorer les relations qui unissent Melchor avec les femmes, ici sa fille mais aussi sa compagne, après sa mère et sa femme dans les tomes 1 e 2. L’amitié se retrouve également comme dans les deux premiers opus au centre de l’intrigue. Entouré d’amis qui sont prêts à le suivre jusqu’en enfer, notre héros cherche et trouve auprès d’eux la force et les ressources pour aller jusqu’au bout de ses idées et de ses actes.
Quelques réserves
S’il le roman noir constitue un tournant dans l’œuvre magnifique de Cercas, jusqu’ici plutôt tourné vers une relecture de l’histoire de son pays, on se demande maintenant, à 60 ans, où l’auteur espagnol va nous emmener …
Encore un mot...
- Même si ce troisième tome peut se lire indépendamment des deux premiers, on vous recommande quand même fortement de lire les trois, et dans l’ordre, d’autant plus que les tomes 1 et 2 sont parus chez Babel, la collection « poches » d’Actes Sud.
Nous avons ainsi chroniqué pour Culture Tops :
Une phrase
soir – le dernier, Les Misérables – ils passèrent un weekend à Barcelone, dans l’appartement qu’ils avaient hérité de Vivales. Ils arrivèrent comme toujours le vendredi soir et le lendemain ils firent la grasse matinée, ils allèrent se promener sur la Rambla puis se rendirent au taxiphone du Français dans le quartier du Raval. Ils trouvèrent porte close ». (page 75)
L'auteur
- Avec ce troisième opus, Cercas persiste et signe dans le polar ! Comme un Jean-Patrick Manchette en France en son temps, il utilise les codes de ce genre littéraire pour fustiger une société malade.
- Il en décrit les rouages, déconstruit les mécanismes et développe une critique historique bien plus convaincante que n’importe quel essai. C’est également une façon de développer les thèmes qui traversent son œuvre : le mensonge, le mal, le passé refoulé, l’identité …
- Il clôt ici sa trilogie « Terra Alta ».
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