Au premier regard
Traducteur Cécile Deniard
Parution janvier 2023
480 page
22,90 euros
Infos & réservation
Thème
Un couple de promeneurs du dimanche décide d’aller faire une excursion dans les montagnes hors des sentiers battus. Mal leur en prend : à la recherche d’un bâton, ils en dégotent un superbe, bien lisse, à la bonne taille. C’est juste qu’il s’agit d’un fémur tout ce qu’il y a de plus humain. La police alertée trouve un cadavre, puis un autre à côté. Puis un autre…. Un relent de tueur en série.
Une commissaire de police chevronnée, accompagnée d’une femme, agent du FBI, non moins chevronnée, se lance dans une enquête d’envergure. Ces deux femmes se font aider dans leurs recherches par un support de taille : une jeune fille, récemment victime d’un tueur en série, emprisonnée par ce dernier pendant 400 jours et des brouettes et qui en connaît un rayon sur le comportement de ces dévoyés.
Points forts
- On retrouve avec plaisir le tandem formé par la commissaire de police et l’agent du FBI. Elles ont l’habitude de travailler ensemble et ne perdent pas de temps en détails inutiles.
- Cette fois-ci, à ce tandem, se joint une jeune femme, survivante, qui connait la façon de procéder des tueurs pour avoir échappé à l’un d’eux, prête d’ailleurs à dézinguer ceux qui l’empêchent d’avancer. Un œil différent mais combien important. Les trois femmes sont complémentaires : la technique, le terrain, le vécu. Sacré trio !
- L’auteur a une façon très personnelle de distiller l’intrigue et nous donne l’impression de suivre l’affaire de l’intérieur, pas à pas. L’intérêt de l’enquête ne se relâche pas une seconde. Pas de temps mort.
- Magnifique portrait d’une petite fille muette, ne sachant ni lire ni écrire, cabossée par l’existence et foncièrement optimiste. La seule manière que cette enfant a de s’exprimer est le dessin. Et là, on pénètre dans un monde résolument poétique. Ses mots à elle sont des couleurs, les personnages sont représentés par des tonalités différentes en fonction de leur caractère : les gentils en pastel, les méchants en foncé, les très méchants en très noir. La colère modifie les teintes et les nuance. Et elle arrive à se faire comprendre par des adultes, pourtant si calés avec leur technicité dernier cri.
- L’écriture dans ce roman est toujours aussi déliée et agréable. La traductrice, encore la même, valorise l’humour constant de l’auteur.
Quelques réserves
- Rien d’essentiel
Encore un mot...
Une fois de plus, Lisa Gardner nous surprend avec une enquête fort bien menée, obligeant à travailler de conserve des services qui ont l’habitude de le faire en solo, en utilisant souvent les moyens du bord et aboutissant à un résultat sans faille. L’auteur a réuni une documentation colossale pour orienter ses recherches en collant à la réalité avec minutie. Il est vrai que, dans ce roman, « il pleut des cadavres » mais tant que l’on n’a pas mis la main sur le dingue tueur, tout le monde reste sur le pont. Malgré tous ses morts, ce livre est vivant, plein d’action, de colère, d’échecs et de réussites. Ce roman est un succès. Ce n’est pas sans raison qu’il est numéro un du suspense aux États-Unis.
Une phrase
La symphonie des couleurs chez la petite aveugle : p. 276
- « Le shérif. Lui, je le dessinerais dans les tons violet, bleu et rouge foncé. Grand, comme le méchant, mais avec des contours plus arrondis…… »
- « La blonde de nouveau. Elle, c’est un feu d’artifice orange, jaune et rouge. Il n’y a rien d’obscur chez elle. Seulement une lumière éclatante qui peut soit aveugler, soit sauver… »
- « Quelque chose de pire se prépare… La police est encore là et d’autres gens vont le payer ».
L'auteur
Lisa Gardner (1956 dans l'Oregon, USA) est un auteur de romans policiers et de thrillers renommé depuis de nombreuses années et pratiquement tous sont les livres sont des succès (Jusqu'à ce que la mort les sépare, Disparue, La vengeance aux yeux noirs, La fille cachée, Preuves d'amour). Elle a le chic pour trouver des sujets originaux à chaque roman et des ouvrages comme Le saut de l'ange, Lumière noire et A même la peau en sont la preuve. Ses analyses psychologiques, tant des personnages que des situations inextricables dans lesquelles ils ont le don de se mettre, apportent une grande richesse à ses récits.
En France, Lisa Gardner a obtenu le Grand prix des lectrices de Elle Policier en 2011 pour La maison d'à côté.
Elle a également publié d'autres romans policiers aux Etats-Unis sous le pseudonyme d'Alicia Scott.
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