Black Mirror
Cinq saisons, dont la dernière disponible depuis juin 2019
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Thème
Le "Black Mirror", c'est l'écran noir de nos smartphones, de nos tablettes, de nos écrans, quand ils sont éteints. Si vous les regardez, ils renvoient votre image. Si vous les allumez, ils vous projettent dans un monde qui distord les distances, l'âge, les valeurs, le temps, le réel. Le parti pris de cette série britannique est de nous projeter dans des présents et futurs possibles, dans lesquels les nouvelles technologies auront définitivement pris une place qui peut changer le cours de nos vies.
Cette série dystopique est composée de 22 épisodes répartis en 5 saisons. S'ils n'ont aucun lien entre eux, ils ont en commun de nous prendre à témoin de ces avenirs possibles, pour le meilleur ou pour le pire. Jusqu'où peut-on aller sous la pression de l'opinion ? Un clone peut il remplacer un être cher ? Dénoncer les effets pervers des réseaux sociaux peut-il servir à quelque chose ? Être populaire est-il une fin en soi ? Les rencontres amoureuses doivent-elles être planifiées ? Évidemment, les épisodes ne posent pas de questions aussi explicites, mais le scénario nous invite à découvrir de nombreuses tranches de vie et à en tirer nos propres conclusions.
Points forts
1. Une série originale, dans laquelle l'eau de rose n'a pas sa place.
2. Des épisodes très différents les uns des autres - autres acteurs, autres réalisateurs, autres sujets, autres décors - dont la durée peut approcher celle d'un film.
4. Un spectre très large de thématiques balayées : intelligence artificielle, objets connectés, réalité augmenté, univers virtuels, comportements sociaux, manipulations politiques, usage des réseaux sociaux…
3. Des scénarii ancrés dans nos pratiques quotidiennes, et donc souvent propices à la projection dans nos futurs proches, autant que dans celui des générations futures.
Quelques réserves
1. Les épisodes paraîtront, selon la sensibilité de chacun, d'un intérêt inégal. La projection dans la science fiction pure, qui est le propre de quelques épisodes, sera plus métaphorique et peut être moins convaincante, car plus vue.
2. Certains épisodes (dont le premier) paraîtront franchement dérangeants, soit du fait du sujet lui-même, soit du fait de sa probabilité de se réaliser effectivement.
3. Il ne faut pas se le cacher, les épisodes de Black Mirror ne vous laissent pas plus optimiste que enthousiaste pour passer à l'épisode suivant. Mais si c'est le cas, alors le scénario a atteint son but, et vous serez peut-être curieux de découvrir le thème suivant !
Encore un mot...
Black Mirror n'est pas une série de science fiction ; omniprésentes mais discrètement installées dans le quotidien, les nouvelles technologies ne sont présentes que pour les questions qu'elles posent.
Elle se consomme à petites doses, si ce n'est pour se détendre, alors pour explorer des futurs crédibles de nos usages des NTIC et de l'Intelligence Artificielle ! Elle est clairement une invitation à en rechercher le second degré, dérives possibles, morales, sociales, sociétales, politiques de nos vies connectées.
Regardé par curiosité où par passion, Black Mirror laisse rarement indifférent, si ce n'est indemne ! Il n'est pas question ici de débats éthiques ou de combats d'experts. Il ne s'agit "que" de tranches de vies imaginaires. Mais vous regarderez peut être l'Intelligence Artificielle en général, vos smartphones et vos réseaux sociaux en particulier, avec moins d'insouciance et de bienveillance !
L'auteur
Charlie Brooker est journaliste au Guardian, animateur de télévision, spécialiste des médias, scénariste et producteur de séries et de programmes télévisés. Il est "l'inventeur" et le producteur de Black Mirror, diffusé dès 2011 sur la chaîne britannique Chanel 4. Dans un article de son journal publié en décembre 2011, il interroge : "Si les technologies [les nouveaux médias interactifs, smartphones, réseaux sociaux etc.…] sont une drogue, alors, quels en sont les effets secondaires ?" Le ton est donné ! Black Mirror a reçu en 2012 un Emmy Awards et quelques autres récompenses, dont un accueil critique très positif (en particulier en France), pour sa nature opportunément dérangeante.
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