L’ÉNIGME DE LA CHAMBRE 622

Un polar très bcbg. Chic…et coincé, laborieux malgré un tour d’illusionniste imprévu. Elle est loin La Vérité sur l’affaire Harry Quebert, hélas !
De
Joël DICKER
Editions de Fallois
Notre recommandation
2/5

Infos & réservation

Thème

Une grande banque d'affaires familiale à Genève. Une station de ski élégante et huppée, Verbier. Quelques palaces, une fausse princesse russe désargentée, plusieurs jeunes femmes ravissantes et adulées, mais certaines s’ennuient, quelques prédateurs de la finance Old Fashion qui se déchirent pour prendre la présidence de cette banque de l’establishment plus que centenaire. Mais surtout un gentleman aventurier, apatride et très gentleman, un certain Lev Levovitch, charmeur et illusionniste génial qui fait tourner toutes les têtes, hommes ou femmes. Ses dents rayent le parquet. J'oubliais : ils sont riches, beaux et... bien portants, bien sûr. Bon, la vie n’étant pas un long fleuve tranquille, la machine Dicker s’emballe quand même au dernier tiers du livre. Pour faire vite : Macaire Ebezner, l’héritier légitime s’apprête à prendre normalement la présidence de l’établissement vénérable qui porte son nom, du moins le croit- il.

C’est sans compter sur l’opposition sourde de certains membres de la famille, opposition qui va éclater au grand jour lors d’un conseil d’administration imminent. Le plan Orsec est déclenché. Il faut tout faire pour remporter la mise, quoi qu’il en coûte. Même au prix d’un pacte avec le diable et du « sacrifice » de l’être aimé. Le « feu » est déclenché dans la chambre 622 du Grand Palace de Verbier. Par qui, pour quoi ? L’énigme reste entière jusqu’à l’ultime 569 ème page  de ce roman à la précision…et à la lenteur, toute suisse, comme son auteur. Dans les gros polars il faut savoir donner du temps au temps !

Points forts

- Un mécanisme, un pitch, un ressort dramatique à la fois spectaculaire et crédible. A vrai dire, la seule explication plausible à ce scénario théâtral, d’ailleurs déjà vu ou évoqué dans un certain cinéma d’auteur classique (cf. Cocteau) que nous pourrions résumer sans « espoiler » cette intrigue policière par « le changement de peau ».

- Point très fort pour certains (plus nombreux), point faible pour ceux qui préféreront les «originaux» plus contemporains dans l’inspiration, « l'Énigme », avec sa petite dose de «scandale chez les bourgeois», ne vous lâche pas. Conscient ou pas, on est addict à Dicker même dans «  La chambre 622 », roman à ranger dans la catégorie des « easy reading ». Pourquoi ? Le succès phénoménal de cet auteur millionnaire reste un mystère.

Quelques réserves

- Que de poncifs, que de situations convenues et retournements sans surprise et surtout cette atmosphère délétère dans laquelle baignent des personnages transparents, sauf un et pour cause, le fameux Levovitch, caché sous son masque quasi chirurgical. Dans la grande première partie du livre ruissellent les rivières de diamants… et surtout un mortel ennui ; les chagrins d’amour de la belle Anastasia (les noms, ici, c’est tout un programme) ne provoquent ni compassion romantique ni émotion passionnelle. Cette chambre-là n’a même pas un parfum de sensualité voir d’érotisme. C’est propret, convenable, disons- le à l’eau de rose, de ce côté-là. Et pourtant, cette énigme se lit pratiquement d’un bout à l’autre, mystère ! Seul « maître » de Fallois, l’éditeur visionnaire et historique de Dicker  -hélas aujourd’hui disparu - eut été en mesure de l’expliquer.

- Le style ? Fluide certes, populaire, c’est-à-dire à la portée de tous. Pour le reste, mieux vaut n’en point parler.

Encore un mot...

S’il fallait sauver le phénomène Dicker ce ne serait pas avec cette énigme vraiment trop compliquée de « La chambre 622 ». Contexte suranné, personnages convenus, vieilles ficelles : les loups de Genève égarés dans les palaces et sur les pistes de Verbier hurlent dans la morne plaine. Décevant pour tous ceux qui s’étaient attachés à chercher, haletant, La vérité sur l’affaire Harry Quebert et qui pensaient avoir découvert un nouvel et véritable écrivain francophone.

Une phrase

Chapitre 44. Dans la nuit

“ Au cœur de la nuit, le Palace dormait. La lumière du 6e étage s’éteignit soudain ; l’ombre qui avait actionné l’interrupteur avança prudemment dans l’obscurité, les pas étouffés par l’épaisse moquette. Elle marqua une courte pause devant les numéros de chaque chambre pour en  identifier correctement les numéros, avant de s’arrêter définitivement devant l’une d’elles. C’était là. Chambre 622. L’ombre glissa la main dans la poche de son manteau avant de…”

L'auteur

Joël Dicker est un écrivain suisse de 35 ans. Fils d’une libraire et d’un professeur genevois, il commence à rédiger des articles sur la faune sauvage (Le Tigre) à l’attention de la jeunesse : sacré plus jeune rédacteur en chef et salué par la tribune de Genève, il part à Paris étudier au cours Florent. Son deuxième livre La vérité sur l’affaire Harry Quebert  paru en 2012 sera traduit dans 40 langues et édité à 5 millions d’exemplaires : prix du roman de l’Académie Française, prix Goncourt des Lycéens, cet ouvrage sera suivi par un roman également à succès Le livre des Baltimore. Son mentor et éditeur Bernard de Fallois avait pris Joël Dicker sous son  aile et décidé, à l’encontre de la critique en général, 

Commentaires

Legrand
sam 06/03/2021 - 08:53

Bonjour,
Entièrement d accord avec votre avis,
Tellement invraisemblable cette histoire
J ai beaucoup de mal à penser que C le
même auteur qui a ecrit l affaire Harry Quebert ,on est aux antipodes .son dernier roman m' avait un peu déçu, mais là on touche des sommets pour moi ce sera le dernier

vero
lun 16/08/2021 - 19:51

Tellement comique ce pseudo accent de la bonne espagnole amoureuse de missiou »et éblouie par «  medeme....

Patou
sam 19/03/2022 - 09:52

Oui vraiment invraissemblable j ai eu du mal à aller jusqu à la fonction

Annie
mar 22/03/2022 - 18:56

un roman de gare..... très déçue.....

Annick
mar 19/04/2022 - 15:46

Décevant, conquise par ces 2 premiers livres et déçue pour le reste, le lecteur n’est pas stupide pas besoin de lui décortiquer et lui répéter ce qu’il doit comprendre. Dialogues navrants .
On ne m’y reprendra plus !

Stéphane
mar 19/04/2022 - 17:55

Parcourir ce roman policier , c est comme s adonner au trampoline dans une pièce « bas de plafond ».
Le plaisir des rebondissements n est rien à côté du heurt à la réalité !
Les situations sont invraisemblables .
Les personnages sont caricaturaux voire grotesques .
Presque tout sonne faux!
Imagine t-on un président d’une très grande banque ( suisse qui plus est!) aussi timoré ?!! Son emploi du temps ressemble à celui d un petit gratte papier soucieux d arriver bien à l heure au boulot et absorbé dans la gestion de son courrier en retard!
L intrigue est souvent maintenue à coup de grosses ficelles ( personnages constamment dérangés au moment de faire des révélations..)
Cela en devient presque insupportable.

Pourtant le décor donnait envie : la Suisse , l univers feutré des banques d affaires et des palaces , avec la faune qui y gravite…

Et que dire de l autosatisfaction distillée à longueur de page ( l’Ecrivain!)
Un Pygmalion un peu à la ramasse…
Quelle déception !
Pas sûr que son cher ancien éditeur ( décédé) eut été aussi élogieux pour cette « œuvre « .
Comme tout le monde, j avais beaucoup apprécié les précédents romans . J’ai donc fait une lecture sans filet ( prise compte des avis et des critiques).
C est désormais ce que je ferai pour les prochains Dicker.
Car je ne vais quand même pas y renoncer définitivement…

Pascal
mer 25/05/2022 - 15:05

Tellement difficile à suivre avec ces flashs-back incessants plus le retour à la réalité (son relationnel avec son editeur...Bien inutile) de l écrivain melangé à la fiction de l histoire.
Les intrigues à denouements capillo-tractés bien incroyables.
Le style est heureusement fluide mais on est loin de l affaire Harry Quebert qui bien que discutable sur plusieurs points dans le fond et la forme , etait tout de même plus crédible.

Duffourc-bazin
dim 31/07/2022 - 10:32

Arrêté au premier tiers. Invraisemblable . BROUILLON
Mal écrit.
Sans aucun intérêt

Johann
mer 05/07/2023 - 13:39

Quelle déception de lire autant de critiques négatives !
Moi, j'ai adoré ce roman !
Le meilleur Dicker selon moi. L'intrigue, les personnages, les moments d'humour, et la construction du livre...
On arrive à la moitié du livre, de cette histoire de meurtre, sans même savoir qui est mort...J'ai trouvé ce livre hyper original.
Je le conseille à tous et je l'offre même autour de moi.
Un roman exceptionnel.

Olivier
jeu 18/01/2024 - 11:31

Pas grand chose à ajouter aux critiques négatives. L’énigme c’est le décalage entre L’affaire Harry Québert et ce navet à peine digne de la série Harlequin…

Jacqueline
jeu 16/05/2024 - 01:23

Mon premier Dicker... alors pas de point de comparaison sinon qu'avec la bonne littérature ou la moins bonne, et ça ne passe pas le seuil de ce que certains ont appelé, avec raison, du Harlequin. Les femmes sont toutes étonnamment belles; les hommes aussi, sauf s'ils doivent jouer le rôle du méchant Gargamel, oups non Tarnogol. Effectivement, les dialogues et les personnages sont invraisemblables. Des dirigeants de banque qui sont comme des gamins qui doivent être à l'heure... à l'école. Je me suis dit en lisant ce livre que l'auteur n'avait certainement jamais travaillé dans la finance, ni même dans un bureau tout court. Les manigances et stratégies de ces directeurs de haut niveau ne vont pas à la cheville de celles du petit personnel dans une toute petite boîte. Je n'ai pas fini le livre, je le trouvais agaçant. Et je ne noterai pas Rendez-vous très important dans mon agenda, partagé de surcroît avec ma secrétaire. Qui fait cela?

Nouche
jeu 11/07/2024 - 07:18

L auteur va puiser largement et grossièrement dans Belle du Seigneur pour alimenter l'idylle ennuyeuse entre Anastasia et Lev, on est pas loin du plagiat...

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