MISSOLONGHI, UN MOMENT TRAGIQUE DE L'HISTOIRE GRECQUE
Il y a tout juste 200 ans, le 6 janvier 1823, Missolonghi, à l'entrée du golfe de Patras, point stratégique pour l'accès au golfe de Corinthe et au Péloponnèse, était assiégée par les Ottomans. Cet épisode tragique pour les résistants grecs décida Lord Byron à soutenir les défenseurs de la ville (il y laissera la vie l'année suivante). Les Grecs venaient à peine d'accéder à leur indépendance proclamée en 1821, mais ils durent batailler plusieurs années encore, jusqu'en 1829, avant de se libérer du joug ottoman. L'épisode du premier siège de Missolonghi déclencha un fort mouvement philhellène en Europe. Partout, et singulièrement en France, la jeune génération d'intellectuels s’enflamma pour la cause grecque. Très vite, l’opinion publique incita les politiques à réagir. Chef de file de cette nouvelle génération, Eugène Delacroix fit sensation lorsqu'il exposa, au Salon de 1824, les Massacres de Scio (conservé au musée du Louvre). Le tableau, considéré comme un manifeste, signala l'engagement politique de l'artiste et révolutionna la peinture d'Histoire. En 1826, l'artiste renouvellera cette posture engagée avec une allégorie La Grèce sur les ruines de Missolonghi (conservé au Musée des beaux-arts de Bordeaux).