Le climat change... mais les décisions continuent d'atermoyer
Le sujet est délicat. Déjà les critiques fusent à propos de la 28e Conférence des Parties, appelée COP 28 ou encore Conférence de Dubaï 2023 sur les changements climatiques. Parce qu'elle se tient dans un des pays pétroliers accusé d'accroître les rejets de CO2 dans l'atmosphère. Ce rassemblement international durera deux semaines : du 30 novembre au 12 décembre 2023 et l'on sait que le Pape François a annoncé sa présence, de même que le Roi Charles III qui prononcera le 1er décembre un discours en ouverture (informations détaillées sur Ouest-France).
Trois ouvrages, récemment parus chroniqués par Bertrand Devevey, devraient aider à prendre conscience de la complexité du sujet et contribuer à dépassionner les débats :
- Climat, comment éviter un désastre : le point de vue de Bill Gates qui a fait de la lutte contre le réchauffement climatique l'un de ses combats majeurs et les "innovations" qu'il préconise.
- Climat, trente mots pour comprendre et agir : les précisions de Christian du Perthuis, expert des questions climatiques qui a choisi de disséquer le sujet à partir de 30 mots, selon un classement qui, de la science, la politique, la technique, s'achève par l'économique.
- Sapiens et le climat, une histoire bien chahutée le regard d'Olivier Postel-Vinay pour examiner avec le recul du temps, les liens entre l'humain et le climat au fil des millénaires et des événements climatiques majeurs.
Enfin, il est intéressant de suivre le parcours d'un éminent naturaliste, Bruno David, président du Muséum d'Histoire naturelle, qui relate dans son essai Le jour où j'ai compris (Grasset) comment, au fil des années et de ses expériences scientifiques, il a pris acquis "une conscience environnementale". Dans les années 60, celles de son enfance, nul n'évoquait l'écologie. Les questions de pollution, pourtant réelles, étaient à peine effleurées. Mais rien sur le climat. Durant son adolescence, années 1970, on restait dans l'insouciance. Et pourtant les "boues rouges" ou la marée noire de l'Amoco Cadiz menaçaient la mer, et les décharges publiques la terre... On commença à peine à écouter la voix de René Dumont. Les questions du climat se limitaient à observer les hivers rigoureux et les étés sécheresse. A cette époque, on était à des années lumière d'imaginer le réchauffement climatique. La suite du livre de Bruno David permet de comprendre comment le sujet a finalement émergé. Ce récit relate une trajectoire dans laquelle se reconnaîtront tous les "sixties"... En un mot, ce grand scientifique nous guide sur le chemin de la prise de conscience : à placer entre toutes les mains !
On peut lire sur notre site la chronique relative à l'ouvrage Le Monde vivant, de Bruno David et Guillaume Lecointre.