Exposition

La Chine des Tang sort de terre au musée Guimet

Image

Le Musée national des Arts asiatiques  à Paris dévoile un trésor de plus : un ensemble inestimable d’œuvres et d’objets illustrant les mœurs,  les arts, le commerce,  la politique, les religions de la dynastie Tang. Plus qu’un empire, une civilisation.

Quelque 500 ans avant l’ère des Ming, soit entre le VIIème et le Xème siècle,  a régné la dynastie des Tang qui faisait suite à celle des Sui.  L’époque des Tang correspond à la période carolingienne en Europe occidentale, une époque de paix, de prospérité et d’échanges  par voie terrestre ou maritime. Cette période a connu dans le domaine des arts et des lettres une grande créativité. Régna alors pendant 15 ans à cette époque la seule femme de l’histoire chinoise. Sont présentés ici au musée Guimet, et pour la première fois hors de Chine, pour la plupart, plus de 200 ensembles d’œuvres, d’objets illustrant les mœurs, la vie quotidienne, l’habitat dans le détail, de statuettes de terre cuite peinte. Ces objets sont le fruit des fouilles archéologiques ou fortuites (tunnel pour un métro !)  récentes.

D’autres ont été prêtés par des collectionneurs  ou des établissements chinois, comme en témoigne Arnaud Bertrand, conservateur des collections Chine et Corée du musée. Une succession de statues à taille humaine accueille le visiteur, avec des chevaux et des chameaux en céramique  recouverte de fragments vernissés de plusieurs couleurs - verts, bruns, jaunes. Elles jalonnaient la route de la soie jusqu’en Égypte et en Syrie. De nombreux objets du quotidien utilisés par cette société raffinée  nous replongent une quinzaine de siècles en arrière dans ce qui fut la plus grande ville du monde médiéval, Chang An (1 million d’habitants) devant Bagdad et Byzance. La capitale de l’empire de l’époque est  reconstituée par une carte quadrillée établie à partir d’une estampe. Le domaine du palais impérial y couvrait, dit-on, trois fois la superficie de la cité interdite de Pékin.

Demeures funéraires et salles des trésors complètent la présentation avec la reconstitution de nombreux jardins, des salons de thé, des tavernes, des institutions religieuses, bouddhistes ou zoroastriens, voire  taoïstes, venues de l’Asie centrale. Un régal pour les yeux et beaucoup d’émotion devant le raffinement et les avancées de la société chinoise des Tang : les femmes portaient le pantalon, montaient à cheval et jouaient au polo (800 ans avant les sujets de sa gracieuse majesté !)                                                 

Musée Guimet, La Chine des Tang, une dynastie cosmopolite, 6 place d’Iéna 75016 Paris. Jusqu’au 3 mars 2025

Lire aussi notre chronique sur L'Or des Ming