Chronique festivalière du 19 juillet
Bonjour à tous,
Aujourd'hui je vous propose un panel large de spectacle pour tout public : musique, polar opéra-bouffe, comédie familiale, et jeune public.
Vous avez de quoi faire votre marché de Provence en spectacles.
Bonne déambulation.
ON VOUS RACONTE DES HISTOIRES – d’Agnès Laroque et Laure Seguette
Cour du spectateur – 10H – relâche 15, 22 juillet
Mise en scène et jeu : Agnès Laroque et Laure Seguette
Mme Train et Melle Carton, son assistante bien maladroite, vont tenter de nous raconter 3 contes de fées tant bien que mal à grand renfort d’accessoires divers pour la plus grande joie des petits et grands.
Un spectacle burlesque de théâtre d’objets et de théâtre qui aborde au travers du « Vilain petit canard », « Hansel et Gretel » et Blanche-Neige, les trois notions « Naitre, grandir et mourir ». C’est intelligent, burlesque, inventif, une réjouissante matinée qui vous met de bonne humeur pour le reste de la journée.
LA DERNIERE CARTE - de Marylin Bal
Théâtre Baretta – 12H20 – relâches les 10,17,24
Mise en scène : Lucie Muratet
Avec : Marie-Christine Adam et Julie Wingens
Alexandra, jeune femme énergique, absorbée totalement par son travail ne vit plus vraiment pour elle. A l’occasion d’un enterrement, un déclic se fait et elle rend visite à sa mère à l’improviste. Celle-ci prépare son déménagement. Dans la mise en carton, les souvenirs remontent. Une boite avec des photographies de famille va chambouler la mère et la fille et mettre à nu des souvenirs soigneusement enfouis.
POINTS FORTS
Marie-Christine Adam incarne un personnage extrêmement touchant d’apparente désinvolture aux cicatrices fragiles.
Julie Wingens campe une jeune femme pétrie de contradictions et de revendications avec une énergie vibrante et touchante.
POINTS FAIBLES
Pas trouvé…
ENCORE UN MOT
Tous les secrets sont-ils bons à dire et à transmettre. La quête du bonheur réside-t-elle dans une maîtrise totale d’une vie bien réglée ? Une très belle pièce sur les rapports mère-fille qui s’inscrit dans un partage entre rires et grincements du cœur. C’est avant tout une ode à la tendresse et à l’amour maternel. Le jeu complémentaire des deux comédiennes est réglé habilement par Lucie Muratet qui évite tous les clichés. L’écriture de Maryline Bal se veut feutrée mais incisive et pose une dramaturgie surprenante qui conduit le spectateur en petits rebondissements jusqu’au rebonds du cœur. Nostalgie camarade, estafilade sentimentale, je vous convie à vous laisser bercer par cette jolie question sous-jacente : « Qu’est-ce qui fait l’essentiel d’une vie ? ».
QUAI DES ORFEVRES - de Stanislas-André Steeman
Théâtre des Gémeaux – 14H55 – relâches 12,19,26 juillet
Mise en scène : Raphaëlle Lémann
Avec : Bertrand Mounier, Malvina Morisseau, François Nambot, Philippe Perrussel, Raphaëlle Lémann
Paul Weylberg, célèbre mécène et collectionneur est retrouvé assassiné sauvagement chez lui. Une femme très belle, un mari jaloux, un concierge indiscret, une amie trop dévouée et un inspecteur diablement rusé vont jouer au chat et à la souris.
POINTS FORTS
Une scénographie qui rend hommage au 7ème art et à l’ambiance des années 40, d’une très belle esthétique.
Un très beau travail sur la création lumière.
Une belle adaptation fidèle au roman dialogué avec brio.
POINTS FAIBLES
C’est un mystère.
ENCORE UN MOT
Un très beau travail de détail dans l’ambiance et la direction d’acteurs qu’à réaliser ici Raphaëlle Lémann. On assiste avec délice à cette intrigue policière dans l’esthétique est aussi soignée que le jeu précis qui nous plonge dans une autre époque qui fit les beaux jours du cinéma français avec Georges Clouzot, Claude Autant-Lara , …
Chacun des interprètes peaufine son jeu et s’en donne à cœur joie dans cette pièce d’atmosphère. C’est une perle élégante accrochée à la veste du théâtre qui brille de précision. A vous de mener l’enquête et débrouiller les fils de cet écheveau bien ficelé.
COSCOLETTO – de Jacques Offenbach
Théâtre des Gémeaux – 16H40 – relâches 12,19,26 juillet
Mise en scène : G. Nozach
Avec : Laetitia Ayrès, Jeyran Ghiaee, Maëlise Parisot, Dorothée Thivet, Nicolas bercet, Alexandre Martin-Varroy, Alexis Mériaux, Hervé Roibin
Il règne une ambiance joyeuse au pied du Vésuve dans ce Naples surchauffé par l’imminence de l’éruption du volcan. Les esprits s’échauffent et les cœurs s’emballent. Les quiproquos s’enchainent entre amoureux plus que maladroits, maris jaloux et femmes industrieuses. Sur une musique toujours brillante de Jacques Offenbach.
POINTS FORTS
Une excellence des chanteurs qui ravit nos oreilles
Une mise en scène alerte et très bien réglée
Un enthousiasme extrêmement communicatif
POINTS FAIBLES
Aucune fausse note sur cette belle portée
ENCORE UN MOT
C’est virevoltant, étourdissant, une tempête de bonne humeur musicale qui nous est offerte par la compagnie des ZOLIBRIUS qui ont exhumé cette œuvre d’Offenbach, jamais joué en France. Les comédiens-chanteurs sont brillants et leur plaisir d’être en scène fait plaisir à voir. Une joie communicative qui se double d’un sens du rythme parfaitement maîtrisé.
Je ne saurais que trop vous encourager à vous plonger dans fantaisie napolitaine revue et corrigée à la sauce du grand jacques !
LE JEU D’ANATOLE – de Tom Jones, Jacques Offenbach, Nancy Ford d’après Arthur Schnitzler
Arrache-cœur – à 15H15 – relâches les 12,19,26 juillet
Mise en scène : Hervé Lewandowski
Avec : Gaëtan Borg, Mélodie Molinaro, Yan Sebile, Guillaume Sorel, Jonathan Goyvaertz
A cinq époques différentes, cinq histoires d’amour vont se succéder avec en fil rouge le personnage d’Anatole, jeune homme inconstant et volage qui traverse le temps sans pouvoir trouver de raison. Mais la raison n’est pas ce qui règle l’amour notre jeune conquérant l’apprend à ses dépens.
POINTS FORTS
Une partition musicale étonnante qui mêle les styles d’Offenbach au rock psychédélique.
Une fantaisie de jeu rafraichissante et légère.
POINTS FAIBLES
Le fil ténu de l’intrigue qui nous échappe
ENCORE UN MOT
C’est une surprise musicale qui nous déstabilise et nous fait goûter aux joies d’une opérette contemporaine singulière. La variété des styles musicaux est ce qui fait le charme de ce spectacle auquel on se surprend à fredonner des airs sur des livrets inconnus.
Amateur de fantaisie voilà votre rendez-vous avignonnais. Comme un bonbon acidulé, vous dégusterez cette curiosité.
LA DISPARITION D’AGATHA CHRISTIE - Brigitte Kernel et Sylvia Roux
Espace Roseau teinturiers – 17H – relâches 12,19,26 juillet
Mise en scène : Victoire Berger-Perrin
Avec : Sylvia Roux, Bérengère Dautun, Nathalie Lucas, Thomas Lempire, Jean-Pierre Malignon, Lou Valérie Dubuis
1926, Agatha Christie apprend de son mari qu’il est amoureux de sa dactylo et qu’il souhaite divorcer pour épouser cette dernière. Femme passionnée, elle met en scène sa disparition en précipitant sa voiture dans un lac. Qu’est-il advenu d’elle, la police enquête ? Comme dans ses romans, Agatha Christie perd ses limiers dans une série de rebondissements.
POINT FORTS
L’originalité du sujet.
L’humour sous-jacent parfois corrosif des autrices.
La fantaisie permanente.
POINT FAIBLES
Il faut s’habituer à la multiplicité des rôles joués par les mêmes comédiens.
ENCORE UN MOT
Charmante comédie tirée du livre éponyme de Brigitte Kernel dans laquelle règne une joyeuse comédie parodique et pour laquelle Sylvia se prête au jeu du chat et de la souris avec beaucoup de fantaisie. On notera les facétieuses interventions de Bérengère Dautun qui prête son talent avec beaucoup d’humour aux personnages qu’elle incarne. Basée sur une histoire vraie, c’est une comédie policière atypique dans lequel la liberté de la femme est au centre du sujet, révélant l’audace et la volonté d’une femme méconnue pour ses prises de position. Un agréable moment à partager dans cette belle chaleur d’été.