Un été 44
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Thème
Du débarquement en Normandie à la Libération de Paris, trois jeunes femmes et un jeune résistant vivent cet été 1944 dans la tourmente. D’abord cachés dans une cave, ils vont se retrouver sur les routes, avant de célébrer la fin de la guerre dans la capitale.
Points forts
1) L’idée est très belle, d’avoir décidé de consacrer un spectacle aux jeunes, à tous les jeunes - y compris les Allemands, qui eurent une vingtaine d’années en France lors de l’été 1944.
2) Le spectacle est original. Alors qu’on suit l’itinéraire de Caen à Paris de trois jeunes filles et d’un petit gars, leurs aventures sont entrecoupées de chansons qui, chacune, mettent en scène un ou plusieurs jeunes emblématiques de l’époque, à la manière de « Starmania ». Le fil narratif est surtout un prétexte pour réunir un collier de portraits, d’instantanés de cette jeunesse au jour J.
3) La plupart des chansons sont vraiment très réussies. On est bouleversé d’entendre ce jeune Américain dans la barge qui va bientôt accoster, ce parachutiste perdu, ces justes, cette petite jeune femme amoureuse d’un ennemi… Ils ont tous existé, et tous représentent des centaines d’individus.
4) Délicieuse Marisa Berenson, la narratrice à la voix douce et bien timbrée. On l’écouterait des heures. Dommage qu’elle ne soit pas réellement sur le plateau : ses interventions sont filmées. Elle est pourtant très présente. Question de talent !
5) L’objectif du spectacle est de raviver notre mémoire. Car que pouvons-nous faire aujourd’hui pour tous ces jeunes qui ont donné leur vie en 1944, qui se sont sacrifiés afin que la France et l’Europe restent libres? Ne pas les oublier, suggère Jean-Jacques Goldman dans la dernière chanson, très belle, très digne, qui réunit la troupe complète et un public debout, profondément ému.
Quelques réserves
Les auteurs et les compositeurs étant nombreux et différents, par voie de conséquence les chansons sont inégales. Les plus faibles ont une sonorité un peu démodée ou des textes maladroits. Par exemple, dans la bouche du jeune Allemand, comme rime à « Boche », on devait pouvoir trouver mieux que (de mémoire) « Ce qu’on a fait à la France, c’est moche »...
Encore un mot...
Un spectacle musical sur un été historique, celui de l’année 1944. Le sujet est original, l’intention noble, les chansons un peu inégales mais l’émotion est à son comble du début jusqu’à la fin, du Débarquement à la Libération.
Une phrase
« Pour que le monde se relève, il a fallu que vous tombiez. »
Jean-Jacques Goldman - Ne m’oublie pas
L'auteur
Sylvain Lebel, normand d’origine, ancien parolier de Serge Reggiani, auteur des chansons « Géant de papier » et « Les Bêtises », a eu l’idée de cette comédie musicale. Il a convaincu Erick Benzi, l’homme-orchestre de Jean-Jacques Goldman ou de Céline Dion, d’en devenir le directeur musical. Au total, vingt-trois chansons ont été écrites par dix-huit auteurs et compositeurs. Valéry Zeitoun, le producteur, et Anthony Souchet, le metteur en scène, ont signé le livret à quatre mains.
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