LES CARNETS DE HARRY HALLER
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Thème
Un homme se confie à son journal intime et raconte comment il tente de se libérer de ses habitudes d’enfermement dans une vie de « petit bourgeois », afin de redécouvrir la vie.
Points forts
On a beau se creuser, on peine à en trouver...
Quelques réserves
Une suite ininterrompue de descriptions échappant à toute théâtralité. Le manque de réflexion sur l’occupation du plateau rend souvent incongrue la narration d’une histoire qui en vient à nous échapper.
L’absence de dramaturgie et le débit de l’interprète empêchent toute empathie et, pire, tout intérêt pour le contenu du texte et pour le personnage.
À quoi viennent s’ajouter des illustrations musicales hétéroclites et désordonnées, plus perturbantes qu’utiles
Fr. Schmitt met beaucoup d’énergie et d’application, mais, on déplore une absence de direction d’acteur : tout est platement illustratif, de la gestuelle du comédien à son débit et à sa scansion.
L’exercice du « seul en scène », très en vogue aujourd’hui, et qui consiste à s’emparer d’un texte littéraire, sans autre adaptation, pour en faire un objet théâtral – choix souvent plus économique qu’artistique malheureusement – nécessite un vrai travail de réflexion sur la mise en espace physique et sonore. C’est une “performance“ qui donne à réfléchir sur les écueils du genre.
Encore un mot...
Un homme, seul sur un plateau, égrène un chapelet de descriptions d’une vie qui trahit son inaptitude à vivre dans une société qu’il ne comprend pas : anti-conformiste ou réel associal, il est seul, et tel un animal égaré dans un monde étranger il en vient à s’identifier à un « loup des steppes ».
On aimerait bien faire un bout de chemin en sa compagnie, mais l’on ne sait pas où on va, pas plus que l’on ne comprend les états d’âme qui traversent et agitent le personnage.
Du coup, on en vient à préférer la lecture du roman éponyme pour aiguillonner notre imaginaire plutôt qu’un tel exercice, « cette lecture parlée » monocorde et répétitive. La prose d’Hermann Hesse en parait même fastidieuse, c’est dire...
Une phrase
« La journée s’était écoulée exactement comme s’écoulent toutes les autres journées. J’avais passé le temps, je l’avais doucement tué grâce à mon art de vivre primitif et farouche. »
L'auteur
Hermann Hesse (1877-1962) , prix Nobel de littérature en 1946 fut l’écrivain de langue allemande le plus lu dans le monde au XXème siècle.
Romancier, poète, peintre et essayiste, ses œuvres les plus célèbres sont Siddharta (1922), Le loup des steppes (1927), Narcisse et Golmund (1930).
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