Le dîner
Durée : 1h05
Infos & réservation
Thème
- Paul et sa femme Claire ont rendez-vous pour dîner dans un restaurant très chic d’Amsterdam. Ils doivent y retrouver Serge son frère, populaire et mondain, futur premier ministre des Pays-Bas et son épouse Babeth.
- Paul et Claire y vont à reculons mais ils doivent parler avec Serge et Babeth de ce qu’ont fait leur fils respectifs, Rick et Michel, qui ont commis l’irréparable.
Points forts
- Comment imaginer que l’horreur et la violence puissent surgir d’un restaurant huppé du centre d’Amsterdam où il faut s’y prendre trois semaines à l’avance pour avoir une table. Pourtant c’est au cours du repas que nous allons découvrir ce qu’ont fait les enfants.
- Face à ces faits innommables, comment réagir quand on est les parents ? Que faire de ses valeurs, de ses convictions ? Quelle place pour l’amour filial et la défense de sa réputation ? Face à ces cruels dilemmes, aucune réponse ne s’impose, aucune évidence n’émerge.
- Et c’est là tout le travail d’écriture d’Herman Koch que de planter son couteau exactement à où ça fait mal puis de le retourner dans la plaie pour être bien sûr que la douleur infuse. Il nous entraîne au bout de nos limites pour porter la situation à son paroxysme, nous obliger à nous interroger sur le monde qui nous entoure, sur ce qui peut-être encore à négocier. Est-on prêt à régresser et adopter un comportement amoral et irresponsable pour sauver sa descendance.
- Bruno Solo est seul en scène : la sympathie qu’inspire l’acteur et son évidente proximité avec le public facilitent l’identification avec son personnage, plutôt ordinaire, qui nous montre progressivement une face plus obscure.
Il est accompagné par un guitariste, qui remplit les silences de quelques jolies notes et joue le rôle du maître d’hôtel égrenant la litanie des plats et leur composition, observateur silencieux de la décadence morale des personnages.
Quelques réserves
- Même si Bruno Solo campe superbement ce personnage qui devient de plus en plus cynique et ambigüe au fur et à mesure qu’on le découvre. Il interprète tous les personnages avec une apparente facilité. Mais voir sur scène un comédien se trimballer avec son texte casse un peu la magie du théâtre. Même un texte très bien lu – et on oublie parfois qu’il le lit – n’est pas reçu de la même façon lorsqu’il passe par le filtre de la lecture.
Encore un mot...
- Le texte, à l’origine un roman, a été écrit en 2009. Il fait écho avec des questions cruciales comme le sens de la justice, la responsabilité sociale et les limites de l’amour familial. Que ce soit dans la sphère publique ou privée, ces thématiques questionnent la société.
Une phrase
« Quand la violence de nos rejetons s’exprime sur des insectes qu’ils démembrent, on les réprimande mais l’on sait qu’il s’agit d’une sorte de rituel, d’un apprentissage qui leur permet d’apprivoiser et de réfréner leurs pulsions destructrices. Mais que se passe-t-il lorsque vous découvrez que votre enfant n’a jamais cessé ce petit jeu et qu’il l’a poussé jusqu’à l’extrême ? Quand la pulsion est devenue planification et que les victimes sont à présent des êtres humains ?
L'auteur
- Herman Koch, né en 1953 aux Pays-Bas, est écrivain, scénariste et acteur.
- Le dîner a été traduit dans plus de 20 langues, le consolidant comme une voix incontournable de la littérature contemporaine. Son œuvre explore souvent des questions morales complexes, la face obscure des relations humaines et les hypocrisies sociales, avec un style d’écriture à la fois incisif et sous tension.
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