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Thème
• La vie d’un fan. Philippe Soltermann « est tombé dedans » à 12 ans. Le chanteur Hubert-Félix Théfaine devient une partie de sa vie : son rempart, sa balise artistique, son compagnon d’infortune …
• Seul en scène, il soliloque, mêle exaltation et ironie ; il se livre, totalement, dans un véritable exercice d’équilibriste en interrogeant l’irrationnel du fan total.
• Soltermann raconte sa vie sans reprendre son souffle et livre un hommage à son idole.
Points forts
• L’auteur-interprète parvient à s’effacer totalement pour se projeter dans la vie de son idole. Il dépasse les clichés et le côté pathétique de la situation en plongeant profondément à l’intérieur de lui-même : il en ressort avec un récit poétique qui dépasse la banalité du quotidien, dans une totale absence de pudeur.
• Pas si simple de faire partager à des spectateurs une passion qui a priori n’est pas forcément la leur : comment, en effet, les faire entrer dans un monde si personnel et fou ? Philippe Soltermann y parvient pourtant, grâce à la qualité de son jeu et une sincérité jamais prise en défaut.
• L’interprète sait bien que sa passion est irrationnelle, sa parole convoque les grands poètes mais aussi les détails les plus anodins de la vie quotidienne. Ce faisant, il dresse un tableau du monde présent qui dépasse de loin l’anecdote. En racontant son idole, l’auteur nous parle d’abord de lui.
Quelques réserves
• Le théâtre, c’est d’abord un texte, et si Thiéfaine possède un tel nombre de fans dans de nombreux pays francophones, c’est pour la qualité des paroles de ses chansons, plus encore que des musiques qui les accompagnent.
• Or, malgré la passion qu’il traduit, l’engagement et la qualité de son interprétation, le texte de la pièce ne tutoie pas les mêmes hauteurs et n’atteint pas, loin de là, ce niveau d’excellence.
Encore un mot...
Mais où sont les fans d’Hubert-Félix Thiéfaine ? Pas dans la salle en tout cas et c’est fort dommage. Ce spectacle est fait pour vous !
Une phrase
« Même si je loue une admiration probablement abusive envers Hubert-Félix Thiéfaine, il est facile de constater qu’en face la concurrence était assez moindre. Disons qu’Hubert-Félix Thiéfaine, il t’emporte dans un monde, un continent de références où cohabitent à équidistance Rimbaud, Allan Poe, Baudelaire, Diogène, Ferré, Anabel Lee, Hopper, Bergman, Charles Belle, Schopenhauer, Shakespeare, Nietzsche … »
L'auteur
• Auteur, metteur en scène, Philippe Soltermann s’est formé à l’école internationale du théâtre Lassaad, à Bruxelles.
• Dès sa sortie, il écrit son premier monologue « Je m’adapte », qui fonde son parcours. Suivent deux autres seuls en scène, « La joie des aures » et « Le réflexe de la complainte ». Il est également l’auteur d’une bonne dizaine de pièces.
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