Féministe pour Homme

Rira bien qui rira la dernière !
De
Noémie de Lattre
Mise en scène
Noémie de Lattre
Avec
Noémie de Lattre
Notre recommandation
4/5

Infos & réservation

La Pépinière Théâtre
7 rue Louis le Grand
75002
Paris
01 42 61 44 16
Le dimanche 18h jusqu’au 4 janvier 2021 (durée : 1h40)

Thème

• Tout part d’un emblématique strip tease à l’envers, qui prend une large partie du public à contrepied. Ce geste inaugural se prolonge par un questionnement sur les poncifs d’un sexisme contemporain décrivant la féministe en goudou plus ou moins « à l’insu de son plein gré », toujours repoussante (voire malodorante), aussi vindicative que castratrice et/car viscéralement “anti-mec“...

• Noémie de Lattre choisit d’établir et de défendre énergiquement son « féminisme pour hommes », et pas seulement parce qu’il permet d’« être féministe et épilée », car la viabilité du féminisme dépend aussi de sa capacité à rallier la frange des hommes qui resteraient encore perplexes.

• À ce stade, on peut craindre deux voies aussi redoutables l’une que l’autre : le plaidoyer lourdement didactique, où le comique serait un fugace invité, ou l’inverse, c’est-à-dire un spectacle-à-vannes dont un féminisme réduit à des stéréotypes serait le prétexte.

• Il n’en est rien, car la “stand-uppeuse“ (qui me pardonnera ce néologisme) maîtrise et parvient à combiner un féminisme engagé et réfléchi avec un sens de l’humour qui suscite le sourire plus souvent que le rire.

Points forts

• Le spectacle brasse la plupart des thématiques chères au(x) féminisme(s), et met à jour toutes ces “petites“ anomalies – biais langagiers, stéréotypes implicites, attitudes, postures et poncifs - dont l’apparente banalité et la quotidienneté ne choquent guère, jusqu’aux hommes les mieux disposés. • Cet effort de déconstruction est pratiqué avec un sens comique qui, pour les besoins de la cause, va assez loin, et l’audace est payante : si l’on remplaçait dans les formules sexistes le terme « femmes », par « noir », « arabe » ou « juif », que n’entendrait-t-on pas ? Même si comparaison n’est pas raison, substitution l’est parfois, et il semble pertinent de placer le sexisme en miroir du racisme, de la xénophobie et de l’antisémitisme ; en tout cas, l’effet comique est assuré.

Féministe pour Homme c’est aussi - entre des moments de franche rigolade (la fête de la femme ; « l’orgasmisation » des tâches ménagères dans la publicité contemporaine) - des moments de vive émotion, suscitées notamment par la désolante et cruelle imbécillité du harcèlement de rue ou l’inventaire des violences faites aux femmes dans le monde.

• Le spectacle est parfaitement rodé et Noémie de Lattre parle, danse et occupe la scène avec une grande facilité. Il n’empêche qu’on la retrouve au baisser de rideau en larmes, sans doute d’avoir une fois encore tout donné, et beaucoup reçu d’un public conquis et nombreux, qui lui réserve une standing ovation (mot féminin)...

Quelques réserves

• De rares moments un peu didactiques, notamment sur la “balance des sexes“ ou le patriarcat, clef de voûte du système honni.

Encore un mot...

Une femme debout, libre et insoumise, qui trouve les mots pour les dire les maux, dont elle parvient à nous faire rire dans un spectacle qui se veut le manifeste joyeux d’un “fémininisme“ renvoyant dos-à-dos les excluant-e-s sexistes et/ou sectaires.

Une phrase

...  programmatique :

« Ce sont les petites filles sages qui vont au paradis... Les autres vont où elles veulent ! »

L'auteur

• Noémie de Lattre, née en 1977,  a une expérience précoce de la scène, qu’elle fréquente dès 1992. Elle crée le duo Delphine et Noémie avec Delphine Lacouque et fait les belles heures du Théâtre Trévise avec Le Cri du Dahu d’Olivier Allouche (1998). On la voit beaucoup avec Pierre Palmade (Made in Palmade, Le Comique), et sous la direction de Laurent Ruquier (Si c’était à refaire). Elle participe également à divers courts métrages (Regarde-moi, prix de la presse au festival de Grenoble 2008).

• Cette comédienne, metteuse en scène et dramaturge se distingue aussi par ses convictions féministes, qui sont au cœur des Monologues du Vagin auxquels elle participe, de son essai Un homme sur deux est une femme (2016) et, à présent de Féminisme pour Homme, monté en 2017 et pour lequel elle a remporté le Molière du “seul-e en scène“.

Commentaires

Alain Gallard
dim 24/04/2022 - 03:58

Viens de voir la fin du spectacle sur Téva. A montrer dans tous les lycées et je le recommanderai pour ma femme et mes 2 grande filles.

Arnaud
ven 12/01/2024 - 16:26

On ne s’est jamais fait autant ch… et endoctriné que dans se soliloque qui se veut moderne mais qui est du tristesse et d’un cynisme à toute épreuve.
Je ne conseille cette chose à personne. Mensonge, répétition et propagande d’une frustrée, sans aucun intérêt, ni historique, ni progressiste.

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